La personnalité de Marcelo Bielsa passée au crible
L’entraîneur du Losc, qui reçoit Monaco ce vendredi, a une personnalité déroutante
Il fallait s’y attendre. Quand on a pour surnom « El Loco », on interpelle forcément des spécialistes du comportement. C’est le cas de Marcelo Bielsa. Depuis que l’Argentin a pris les rênes du Losc, l’entraîneur est devenu un sujet de discussion pour les spécialistes. Sur le réseau LinkedIn, une vingtaine de psychiatres et psychologues parlent du profil psychologique du coach nordiste, via un forum consacré. Entre ses coups de gueule – comme dernièrement face aux journalistes – ses choix surprenants, sa façon d’agir, Bielsa est un cas pratique intéressant. Avec d’emblée une précision de taille. « Marcelo Bielsa n’est pas fou, pas psychopathe, pas autiste. Et il est plus obsessionnel que paranoïaque. Dans le passé, il a eu des actes psychopathiques, comme quand il a reçu des supporters avec une grenade devant chez lui. Mais ça, c’est fini. C’est un obsessionnel, ce qui n’est pas une pathologie mentale. Il a des traits de caractère comme tout le monde », explique Olivier Brochart, psychiatre nordiste. OK, va donc pour le côté obsessionnel. Mais concrètement, ça veut dire quoi.
Idéal pour le projet lillois
« C’est quelqu’un de méticuleux, de perfectionniste. Par contre, dès que quelque chose ne se passe pas comme il veut, ça fout tout son travail en l’air. Quand un obsessionnel n’arrive pas à ses fins, il devient irascible, irritable », poursuit le spécialiste. Exactement ce qu’il s’est passé mercredi devant la presse, où le coach, confronté à un début de saison difficile, a réglé ses comptes avec plusieurs journalistes. « L’obsessionnel est rancunier. Donc si la une d’un journal ou un article ne lui a pas plu, il va se resservir de ça à toutes les sauces », développe Olivier Brochart. Et ce n’est pas fini car l’obsessionnel a aussi d’autres défauts. « Quand il vieillit, il est de moins en moins performant. Et le pire, c’est quand ils dépriment. Donc imaginez Bielsa qui va bientôt découvrir l’hiver et le froid nordiste », sourit le spécialiste. Voilà le décor planté. Là, comme ça, ça fait un peu peur mais que les fans du Losc se rassurent. Il y a aussi des côtés positifs à être obsessionnel. « C’est exactement ce profil qu’il fallait pour encadrer des jeunes joueurs. Il y a aussi un fort courant affectif chez l’obsessionnel. Il est sensible au fait qu’un président lui ait laissé les pleins pouvoirs. Tout ça le conforte, le rassure.. C’est un projet idéal », assure Olivier Brochart. Ouf !