Une rénovation qui pose question
La chambre régionale des comptes a publié un rapport sur les travaux du stade Bollaert
Le rapport de la chambre des comptes des Hauts-de-France tape fort. Dans un rapport publié jeudi, on y découvre comment le RC Lens a bénéficié de 70 millions d’euros de subventions publiques pour pouvoir rénover le stade Bollaert, en vue de l’Euro 2016. Depuis le 22 juillet 2002 et la signature d’un contrat de bail emphytéotique d’une durée de 50 ans, le RC Lens utilise à sa convenance le stade Bollaert, moyennant le versement d’une redevance annuelle à la ville de Lens (438 354 € hors taxe).
Un prêt de 11 millions sans intérêts.
Normalement, les travaux de rénovation auraient dû être à la charge du club. Mais en 2012, en difficulté financière, le Racing annonce qu’il ne pourra pas les financer. On arrête tout alors ? Que nenni. La région Nord-Pasde-Calais, vient au secours du Racing. Elle prend la maîtrise d’ouvrage du chantier financé à 84 % (soit 59 millions d’euros) par différentes collectivités territoriales et accorde un prêt de onze millions d’euros (sans intérêt) au club pendant 25 ans. Le club doit rembourser, en versant une partie de la redevance, normalement prévue pour la ville, directement à la région. Sauf que la chambre régionale des comptes tique pour plusieurs raisons. Premièrement, parce que la ville ne doit pas se priver de recettes auxquelles elle a droit, par la faute d’un prêt qu’elle n’a pas contracté. Deuxièmement, le montant du loyer, qui aurait dû être augmenté au vu des travaux de rénovation, ne l’a pas été.
Une mairie étrangement passive.
Pourtant, la mairie ne réclame rien. La ville n’est pas tenue informée des conditions d’utilisation du stade par le club. Il faudra attendre le rapport de la chambre des comptes en février pour que le maire de Lens demande, à Gervais Martel, plus d’explications sur la gestion du stade…. Bref, c’est le flou et pour en sortir, la chambre des comptes recommande un changement de gestion du stade. Un transfert vers la communauté d’agglomération de Lens-Liévin serait plus logique. Mais cela n’a jamais été fait. Peut-être parce que le statu quo arrange le Racing. Si le bail était remis en cause, sa redevance annuelle passerait de 438000 euros à un million. Pour l’instant, le club, avant-dernier de Ligue 2, s’en sort bien sur ce terrain-là. On ne peut pas en dire autant du contribuable, qui peut légitimement se poser la question de l’intérêt général, surtout si le club est relégué.