20 Minutes (Lille)

Vapoter, ça aide mais ça ne suffit pas pour arrêter de fumer

ÉTUDE Les vapo-fumeurs réduisent plus facilement la cigarette que les fumeurs traditionn­els

- Anissa Boumediene

A lors qu’a débuté l’opération Mois sans tabac, Santé publique France publie ce mardi une étude consacrée à l’impact de la cigarette électroniq­ue dans l’arrêt du tabac. Selon le document*, les vapofumeur­s parviennen­t plus facilement à réduire le nombre de cigarettes fumées chaque jour que les fumeurs exclusifs de tabac (25,9 % contre 11,2 %). « Toutefois, l’objectif principal du fumeur est d’arrêter totalement le tabac, souligne Anne Pasquereau, auteure de l’étude. Vapoter pour moins fumer ne doit donc rester qu’une étape dans cette démarche. » L’étude montre d’ailleurs que « ceux qui utilisaien­t régulièrem­ent une e-cigarette ont plus souvent essayé d’arrêter de fumer au moins sept jours (22,8 % contre 10,9 %) ». Malgré tout, selon l’étude, « les taux d’arrêt du tabac de sept jours à six mois » (de 12,5 % chez les vapo-fumeurs contre 9,5 % chez les fumeurs exclusifs), ne permettent pas de dégager une influence notable de l’e-cigarette sur l’arrêt définitif du tabac. « Son efficacité reste en débat », conclut l’étude.

Méthodolog­ie contestée

« La méthodolog­ie employée est gravement biaisée en défaveur de l’e-cigarette, conteste le Pr Bertrand Dautzenber­g, pneumologu­e et auteur de l’ouvrage Le plaisir d’arrêter de fumer (éd. First). Il aurait fallu comparer des fumeurs exclusifs de tabac à des fumeurs qui se mettent au vapotage. Chez ceux qui commencent cette pratique, un gros tiers parviendra à arrêter totalement de fumer, un tiers alliera tabac et vapotage et le dernier tiers sera en échec face à l’arrêt du tabac. » Le médecin insiste sur le fait que « l’e-cigarette fonctionne comme un substitut nicotiniqu­e, mais elle n’en a pas le statut. Son usage est infiniment moins risqué pour la santé que le fait de fumer de “vraies” cigarettes. A condition bien sûr de s’en servir correcteme­nt. » Un avis en partie partagé par l’auteure de l’étude : « En usage exclusif, il est vrai que l’e-cigarette est moins dangereuse pour la santé qu’une cigarette classique. » * Enquête réalisée sur Internet en France métropolit­aine auprès de 2 057 personnes âgées de 15 à 85 ans avec suivi de six mois. Lors du recrutemen­t, 1 805 étaient des fumeurs exclusifs de tabac et 252 alliaient tabac et vapotage.

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« L’efficacité de l’e-cigarette dans l’arrêt définitif du tabac reste en débat », souligne l’auteure de l’étude.

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