Les plus grands peintres sont passés entre ses mains
Dans l’ombre des artistes. Entre les mains expertes de Vannick Beaume, plus de mille oeuvres ont retrouvé une seconde jeunesse. Cette jeune restauratrice lilloise soigne, sans distinction, les bobos des tableaux de maîtres comme les portraits de famille. A 29 ans, avec un master de restauration-conservation en poche, Vannick Beaume a ouvert sont atelier, En apARTé, à la Madeleine, près de Lille. Six ans plus tard, elle vient de passer le cap des mille restaurations. « Je ne suis pas créatrice, je n’arrive pas à coucher sur la toile ce qui se passe dans ma tête, explique-t-elle. Quand j’ai découvert la restauration, j’ai su que c’était ce qu’il me fallait. »
« Certains trouvent cela ingrat, mais ça me convient très bien. »
Vannick Beaume, restauratrice.
Les tableaux accrochés sur ses murs témoignent de la qualité du coup de pinceau de Vannick Beaume : « Ce sont des copies que je réalise pour mon plaisir personnel », précise-t-elle. Se mettre en avant, ce n’est pas son truc : « Le restaurateur reste dans l’ombre. Certains trouvent cela ingrat, mais ça me convient très bien. » La jeune femme a réussi à se faire une place dans ce milieu très fermé. A tel point qu’on lui confie entre trois et quatre tableaux de maîtres chaque année. « Avant de travailler sur un Picasso par exemple, on se met un peu la pression. Il ne faut pas se louper, reconnaît-elle. Mais une fois le travail commencé, je n’y pense plus. » Spécialisée dans l’huile sur toile ou sur bois, la restauratrice avoue une préférence pour les oeuvres d’avant 1920 : « J’ai du mal à appréhender les toiles dont je ne saisis pas le sens, comme parfois dans l’art abstrait. » Mais ça ne l’empêche pas de faire le boulot. Vannick Beaume donne aussi des cours de restauration. « Au début, je ne voulais pas. Mais j’ai eu beaucoup de demandes, alors je me suis lancée. » Il lui reste d’ailleurs quelques places.