20 Minutes (Lille)

Angoisse, drogue et rock’n’roll

Johnny avait une face sombre

- Vincent Julé

«Je sais que le bonheur n’existe pas. Il n’y a que la douleur. Et la solitude. » Ces mots, qui auraient pu être les paroles d’une de ses chansons, Johnny Hallyday les avait prononcés lors d’un entretien avec l’écrivain Daniel Rondeau pour Le Monde en 1998. Les fans le savent, « l’idole des jeunes » avait une part sombre, une peur de la solitude et de la mort. Tous ses potes rockeurs sont morts : « Il reste Mick Jagger et moi. Les autres? Ceux qui ont mené notre vie, je les connais bien, ils sont devenus des légumes, ils sont finis ou ils ont disparu. » « Dès que la nuit tombe, je suis angoissé, reconnaît le chanteur, toujours dans en 1998. C’est pour ça que je sors toutes les nuits. (…) J’ai peur de la mort (…) Dans l’absolu, mon rêve, c’est d’y passer violemment, sans m’en rendre compte. Comme James Dean. »

Une vie de « destroyanc­e »

La fureur de vivre l’habitait, la « destroyanc­e » comme il disait. Il aimait rouler vite, et il a plusieurs fois frôlé la mort dans des accidents de la route. Pour ce qui est de la drogue, Johnny a tout essayé. « Corydrane, cocktail Mandrax-whisky, Maxiton injecté en intraveine­use », détaille Daniel Rondeau. Mais aussi de l’opium et surtout de la cocaïne : « J’en ai pris longtemps en tombant de mon lit, racontait Johnny. Maintenant, j’en prends pour travailler, pour relancer la machine. Je n’en suis pas fier, c’est ainsi, c’est tout. »

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Johnny Hallyday (ici en 1977) reconnaiss­ait sa peur de la mort.

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