« Jusque-là, je m’étais censuré »
L’humoriste évoque son dernier livre, composé de 500 petites annonces
Quand il n’est pas à la télé, Laurent Baffie écrit des livres. Son dernier en date s’intitule Mes petites annonces : drôles, poétiques ou franchement limites (éd. Kero). Il y livre aphorismes et bons mots dans un vaste registre humoristique, allant du graveleux au poétique.
Ces petites annonces ressemblent beaucoup à ce que vous faites à la télévision : l’art du bon mot…
Absolument, c’est la même mécanique. Sauf que, dans le livre, c’est moi qui choisis les thèmes. Si c’est nul, c’est complètement ma faute.
Comment écrivez-vous ?
Je note quand une idée me vient, puis je peaufine, je retravaille. C’est la différence avec ce que je fais à la télé. Je n’ai pas l’injonction de l’immédiateté. Pour ce bouquin, j’ai dû écrire plus de 1 000 petites annonces pour n’en garder que 500.
A creuser ce filon, êtes-vous parfois à court d’idées ?
Il y a des périodes où je suis à sec, c’est vrai. Mon truc, c’est de lire des listes de mots dans les dictionnaires. Il y a toujours un mot qui provoque le déclic.
Pourquoi avoir dédicacé ce livre à Pierre Dac ?
C’est l’inventeur et le maître du genre. Jusque-là, je m’étais censuré, je ne voulais pas ou n’osais pas écrire un bouquin de petites annonces par respect pour Pierre Dac. Mais j’ai senti que c’était le moment, j’ai eu le déclic.
Aimeriez-vous parfois aller au-delà du bon mot ?
A la télé, je fais de la satire. Avec mes interventions, même courtes, je dis des choses sur mes marottes comme l’écologie ou la zoologie, mais je ne suis pas un pamphlétaire ni un philosophe. Je préfère lire les spécialistes plutôt que me faire passer pour l’un d’eux.