La courte vie d’Elixir retracée par son cofondateur
Gérard Pont retrace l’histoire du festival breton Elixir (1979-1987), dont il est le cofondateur
Juillet 1979. Près de Landerneau (Finistère), non loin de Brest, la Bretagne et la France s’apprêtent à découvrir ce qui deviendra le « Woodstock breton » : le festival Elixir. Agés d’à peine 20 ans, Gérard Pont et ses collègues, Jean Bouguennec, Ronan Tréguer et les cousins Pierre et Jean-Paul Billant, viennent de donner naissance à un monstre. Aujourd’hui, le livre Elixir, l’histoire du premier grand festival français (éd. Coop Breizh), de Gérard Pont, rend hommage à l’événement. Un documentaire du même nom, aussi réalisé par Gérard Pont, accompagné de Jérôme Bréhier, sera diffusé ce lundi soir sur France 3 Bretagne. En neuf éditions, de 1979 à 1987, les Finistériens ont programmé The Clash, Depeche Mode, Leonard Cohen, Joe Cocker, Simple Minds, Nina Hagen, les Stray Cats, Murray Head ou encore The Cure. Gérard Pont revient sur l’histoire d’Elixir sans nostalgie : « On était jeune et motivé. Je n’ai jamais eu le temps de me poser pour me rendre compte de ce qu’on était en train de faire. » Aujourd’hui à la tête des Francofolies et du Printemps de Bourges avec sa société Morgane Production, Gérard Pont est tourné vers les futures éditions de ses festivals. Son ouvrage est une manière de « boucler la boucle d’un festival qui en aura lancé beaucoup d’autres ».
« Les guerres d’ego et l’arrivée du business dans la musique auront eu raison d’Elixir. »
L’ancien journaliste et animateur de France 3 a fait appel à Olivier Polard, historien et musicien, qui « connaît par coeur l’histoire de la musique en Bretagne ». Plus de 300 photos et documents divers illustrent les pages d’un livre qui immortalise chacune des éditions du géant Elixir. Le « premier grand festival français » a connu une courte histoire mouvementée. « Les guerres d’ego et l’arrivée du business dans la musique auront eu raison d’Elixir », confie Gérard Pont. Aujourd’hui, les manifestations musicales prolifèrent à travers tout le territoire. Ce qui fait dire au cofondateur de l’événement breton : « Quand on voit le nombre fou de festivals apparus en France ces dernières années, je me dis qu’on a eu un rôle social énorme. »