Lactalis doit faire la lumière sur la contamination
L’usine de Craon semble être à l’origine de la contamination de laits pour nourrissons
Comment des salmonelles ontelles pu se retrouver, sans être détectées, dans des laits destinés aux bébés ? C’est la question à laquelle doit répondre le géant mondial Lactalis. Le groupe a annoncé jeudi qu’il rappelait par précaution « la totalité de ses produits infantiles » fabriqués depuis février dans l’usine de Craon (Mayenne), après la contamination d’une trentaine de nourrissons.
« Contrôles draconiens »
Le fait que la plupart de ces enfants aient consommé des produits issus du site de Craon a conduit Lactalis à arrêter la production de l’usine dès le 8 décembre, avant que la préfecture ne lui demande de prendre des mesures « correctives ». Pour l’heure, le groupe n’a donné aucune explication sur l’origine du problème. Dans un communiqué publié jeudi, il évoque « une contamination dispersée » qui se serait installée dans l’usine après des travaux réalisés début 2017. Des traces de salmonelles ont ensuite été détectées à deux reprises sur du carrelage et sur « du petit matériel de nettoyage », mais jamais dans les lots de laits. « On se demande vraiment ce qui a pu se passer », reconnaît Jean Lalau-Keraly, médecin pédiatre et nutritionniste. « Tout le monde porte des protections, assure ce spécialiste, qui a visité l’usine de Craon il y a quelques années. Les boîtes destinées aux bébés sont soumises à des contrôles draconiens. Les visiteurs ont interdiction d’y entrer. » « Dans le domaine de la microbiologie, on n’est pas à l’abri d’un accident, prévient Choreh Farrokh, responsable sécurité sanitaire du Cniel, l’interprofession de la filière laitière. Mais, dans le cas précis de Lactalis, on pourrait presque dire qu’il s’agit d’un mauvais concours de circonstances. »