Mal aimé sur les terrains de Ligue 1, l’arbitre tacleur Tony Chapron a aussi des défenseurs
L’homme en noir a été écarté après son geste lors de FCN-PSG
«Il a toujours cherché à se mettre en avant, un truc comme ça devait bien finir par arriver. » Rafik Saïfi et la majorité des footballeurs contactés pour parler de Tony Chapron, qui a taclé le Nantais Diego Carlos dimanche, n’ont pas de bons souvenirs de l’homme en noir. Arrogant tendance chambreur, vaniteux limite autoritariste, le Normand, suspendu jusqu’à nouvel ordre par la direction technique de l’arbitrage, est un des sifflets les plus détestés de L1.
« Vous allez descendre »
Ancien président de Valenciennes, Francis Decourrière a été suspendu de longs mois pour avoir traité Chapron de « raclure de bidet » et de « lie de l’humanité », après un Valenciennes-Bordeaux en 2009. Avec un peu de recul, le Nordiste est toujours aussi amer : « Ça fait un moment qu’il aurait dû être retiré du circuit. C’est quelqu’un de très narcissique. Ce jour-là, il avait dit à notre défenseur Rafael : “Vous êtes nuls, vous allez descendre”… » Pourtant, Tony Chapron, titulaire d’une maîtrise en sociologie et d’un doctorat en science politique, est présenté comme un cerveau. « Il aurait pu mener une brillante carrière universitaire, explique l’enseignant Jean Saint-Martin, qui a collaboré avec lui sur le livre
Le Sport et ses valeurs (La Dispute), paru en 2004. C’est un homme d’une grande culture générale, aux opinions toujours très argumentées, tout sauf impétueux. » Michaël Attali, qui a aussi participé à l’écriture du livre, ne comprend toujours pas son geste : « Il croit beaucoup au rôle de la règle dans la vie sociale. C’est peut-être pour ça qu’il mettait beaucoup de rouges. » Tony Chapron a des convictions et le « courage de ses opinions », selon Saint-Martin. Comme lorsqu’il a plus ou moins lancé un mouvement de grève des arbitres en 2011, pour obtenir un meilleur salaire. A la retraite à la fin de la saison, l’arbitre a déjà un plan de reconversion. A l’été 2017, certains étudiants l’ont vu plancher sur le concours d’entrée de l’école de journalisme de Grenoble. S’il y reste aussi hautain, vaniteux et insultant, il devrait s’en sortir dans ce métier.