20 Minutes (Lille)

Trois ans après son interview, Jawad Bendaoud reste la risée de la Toile

Jawad Bendaoud est jugé à partir d’aujourd’hui pour avoir logé les djihadiste­s du 13-Novembre

- Vincent Vantighem

S on avocat le répète à chaque audience : « Jawad Bendaoud est celui dont on a trop ri après avoir trop pleuré… » Le mantra devrait résonner à nouveau, ce mercredi, dans le tribunal correction­nel de Paris où « le logeur de Daesh » est jugé pour recel de malfaiteur­s terroriste­s. Le procès doit durer trois semaines. Les réseaux sociaux en salivent d’avance, prêts à placer « #Jawad » parmi les sujets de conversati­on les plus commentés. En cause, ces quarante petites secondes d’interview accordées à BFMTV sur un trottoir de Saint-Denis, le 18 novembre 2015, alors que le Raid « neutralisa­it » Abdelhamid Abaaoud et ses derniers complices. « J’étais pas au courant que c’étaient des terroriste­s, moi (…) On m’a demandé de rendre service, j’ai rendu service », lâchait Jawad Bendaoud.

Crédulité, maladresse

La crédulité de cet homme âgé de 31 ans a agi comme la meilleure des catharsis pour une France traumatisé­e par les 130 morts des attentats. Chaque malade a partagé la vidéo comme si c’était le meilleur des remèdes. Ensuite, ce fut à qui trouverait le meilleur jeu de mots, la blague la plus drôle. Les invitation­s aux « soirées pyjama de Jawad » ont, par exemple, fleuri sur Facebook. Trois ans après, Jawad Bendaoud assure que les surveillan­ts de prison le surnomment toujours « Century 21 » ou « Stéphane Plaza » pour sa capacité à dénicher des logements à quiconque. Il le vit toujours très mal. A tel point que, parfois, il « pète des câbles ». Comme en janvier, lors d’une audience où il a traité les policiers de « Fils de pute » et leur a donné rendez-vous à sa sortie de prison pour se battre. Titulaire du seul brevet du collège, Jawad Bendaoud s’exprime maladroite­ment. Mais toujours pour clamer son innocence. Le 1er octobre, il écrit au juge d’instructio­n qu’il ne pouvait pas savoir qu’il hébergeait les terroriste­s du 13-Novembre, sinon il ne leur aurait jamais offert du « Coca cherry et de l’Oasis ». L’argument a fait sourire la presse, y compris 20 Minutes. Rares, en revanche, sont les médias à relayer la suite du courrier : « Je vais faire quoi quand je vais sortir [de prison]? Où je vais vivre? A combien de personnes je vais devoir me justifier ? Qui va penser que je dis la vérité ? Que je mens ? »

 ??  ??
 ??  ?? Trois ans après son interview à BFMTV, Jawad Bendaoud, le « logeur de Daesh », fait toujours rire les internaute­s.
Trois ans après son interview à BFMTV, Jawad Bendaoud, le « logeur de Daesh », fait toujours rire les internaute­s.

Newspapers in French

Newspapers from France