Les prévisionnistes de Vigicrues sur le qui-vive
Des hydrologues suivent en temps réel les cours d’eau pour prévenir les inondations
L a Seine et le Rhin ont poursuivi leur montée mardi. Les autorités ont pris des mesures de précaution à Paris et Strasbourg, tandis que 23 départements restaient en vigilance orange pour risque de crues. A Paris, la Seine devrait atteindre vendredi un pic équivalent à celui de juin 2016, soit environ 6,10 m, a indiqué Vigicrues. Vazken Andréassian est hydrologue à l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea). Il nous explique comment ces prévisions sont effectuées. Vigicrues est le service d’information sur le risque de crues des principaux cours d’eau en France. « Pour l’instant, nous ne sommes pas en mesure de calculer en temps réel les champs d’inondation sur tout le territoire », explique Vazken Andréassian. « A l’origine, il n’existait qu’une carte vigilance émise par Météo France, par départements. Mais, depuis quelques années, il existe une division pour étudier les rivières par bassins d’alimentation. Dans chaque zone est implanté un des 19 services de prévision des crues (SPC). » Pour surveiller en temps réel les 21 720 km de cours d’eau, les SPC s’appuient sur quelque 1 500 stations hydrométriques. « Pour qu’une prévention soit utile, elle doit être faite le plus en avance possible. Pour ça, il faut remonter la rivière », indique l’hydrologue.
Incertaines pluies
Les prévisionnistes étudient aussi d’autres éléments. « On regarde les pluies qui viennent de tomber et les prévisions de pluie. C’est le plus difficile car le plus incertain. Ensuite, les conséquences ne sont pas les mêmes si vous avez 20 mm de pluie qui tombent en été quand les sols sont secs et en hiver, quand les sols sont saturés comme actuellement », précise-t-il. Les SPC utilisent ces données en collaboration avec le Service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations (Schapi), pour évaluer ensuite le niveau de vigilance par zone de surveillance.