20 Minutes (Lille)

France-Croatie 2009, l’histoire d’un match fou

En 2009, les Bleus étaient sacrés face au pays hôte, la Croatie

- Bertrand Volpilhac

On s’était donné rendez-vous dans neuf ans, presque même jour, même lieu… Au milieu d’une palanquée de titres, la finale du Mondial 2009 remportée face au pays hôte, la Croatie, que les Bleus retrouvent ce mercredi à Zagreb à l’Euro, a une significat­ion particuliè­re pour les Experts. « C’est peut-être le plus grand match jamais réalisé par les Bleus, racontait Michaël Guigou, en 2013. Les deux meilleures équipes de la décennie qui se retrouvaie­nt en finale, en Croatie, dans une ambiance énorme. C’était l’apothéose. » Il faut comprendre la symbolique. Tout juste champions olympiques, les Bleus viennent défier la meilleure nation de l’histoire du hand, chez elle. « C’était le jour des maîtres, pour savoir qui était la meilleure nation du monde », explique Philippe Bana, le directeur technique national du hand français. L’ambiance dans la Zagreb Arena, chauffée par 15 000 supporters rouge et blanc, est surréalist­e. « Tout le peuple croate était derrière cette équipe, se souvient Bana. Dans la salle, c’était un bazar innommable. » Battus en poules par les Croates quelques jours plus tôt dans un match sans importance, les Bleus d’Onesta ont dessiné une tactique précise. « Le plan de jeu, c’était de ne pas emballer le match, explique Jérôme Fernandez, le capitaine en 2009. On voulait rester au coude à coude longtemps, pour tuer le match dans le dernier quart d’heure, sans qu’ils puissent réagir. » Dire que ça a marché est un euphémisme. Dans le dur en première période, les Bleus s’accrochent. A la 45e minute, le score est de 18-18. Quinze minutes plus tard, les Bleus sont champions du monde (24-19). Et au milieu, l’image : le tête contre tête des deux meilleurs joueurs du moment, Ivano Balic et Nikola Karabatic. « Dans ce duel, il n’y avait pas de violence, pas d’agressivit­é, c’était juste la fierté des uns et des autres, recontextu­alise Bana. D’un côté, Balic, le meneur de jeu du siècle. De l’autre, Niko, qui arrive à maturité et qui s’oppose à cette domination. C’était le passage entre deux génération­s, entre deux pays. » Plus encore que celle des JO, cette victoire en Croatie a donné, à la génération des Experts, la confiance pour enchaîner les titres.

« Dans ce tête à tête, il n’y avait pas de violence, pas d’agressivit­é. » Philippe Bana

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Lors de la finale du Mondial 2009, Karabatic a pris le dessus sur Balic.

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