« Elle se cache pour pleurer »
Une mère dénonce le harcèlement scolaire subi par sa petite fille handicapée
Seules au monde. Cécile, une jeune maman habitant à Feignies, dans le Nord, a tenu à témoigner du harcèlement scolaire subi par sa fille de onze ans. Régulièrement frappée et insultée dans son école, la fillette a désormais peur d’aller en classe. Selon la maman, l’administration tarde à réagir. A deux ans et demi, Léa a été victime d’un accident domestique occasionnant un traumatisme crânien qui lui a valu huit jours de coma. Le cerveau a été atteint et la fillette, aujourd’hui âgée de onze ans, en garde des séquelles. « Physiquement, on ne voit rien, mais elle est devenue une vraie éponge, elle prend tout à coeur, est très sensible et dit tout ce qui lui passe par la tête », explique Cécile, sa mère. Après une très longue convalescence, Léa a pu réintégrer un parcours scolaire normal en CP tout en restant suivie psychologiquement. Mais c’est en CM2, dans une école primaire de Feignies, que tout a basculé. « Elle se faisait insulter et frapper régulièrement pendant les récréations, toujours par le même petit groupe d’enfants, c’était la tête de Turc », se désole la maman. Puisque les violences n’ont pas cessé, malgré les alertes lancées auprès de la direction de l’école, Cécile a fini par déposer une plainte : « Ce qu’ils ont trouvé comme solution, c’est d’autoriser ma fille à ne plus sortir pendant les récréations. »
Changer d’école
Si les violences se sont faites plus rares, le harcèlement moral a continué : « Elle m’a raconté qu’elle se réfugiait dans les toilettes pour pleurer et qu’elle ne voulait plus aller à l’école », glisse Cécile. La situation n’évoluant pas, la maman a demandé un changement d’école il y a trois semaines. « Nous allons donner une suite favorable à sa demande, mais pas avant la fin des vacances de février », assure la mairie de Feignies. « C’est un peu la double peine pour Léa. C’est elle qui est harcelée et c’est elle qui doit changer d’école », constate la mère de la petite. Contactée à ce sujet, l’académie de Lille n’a pas souhaité s’exprimer.