Une application pour se dévoiler en toute intimité
L’appli Neargroup floute dans un premier temps les photos de ses utilisateurs
V ous le voyez venir gros comme une maison, vous allez encore vous retrouver seul avec votre chat sur les genoux pour la Saint-Valentin. Mais tout le monde a le droit à l’amour, et l’application Neargroup a pensé à vous. Ce chatbot sur Facebook Messenger se présente comme un antiTinder. Alors que les applis de drague habituelles reposent sur le physique – tout se joue sur les photos –, Neargroup fait passer le physique au second plan. « Vous écrivez vos pensées, les personnes dans votre périmètre les voient, mais votre photo de profil est floutée », a expliqué son fondateur Prashant Pitti pendant le Web Summit de Lisbonne, en novembre 2017. La photo se dépixellise au bout de quinze minutes ininterrompues de discussion. On lit donc les « stories » (publications) – un enregistrement audio, des pensées – des personnes situées près de nous, et on choisit de discuter avec celle dont la story nous plaît. Et la recette semble fonctionner. Selon Prashant Pitti, dans 73 % des cas, les utilisateurs continuent à se parler même après avoir vu le visage de leur interlocuteur. C’est dire si on devient indulgent quand on apprend à connaître quelqu’un. A l’inverse, sur Tinder, on ne perd pas de temps et les « matchs » sont rares pour ceux que Mère Nature n’a pas gâtés. D’autant que l’algorithme de Tinder donne une note de « désirabilité » pour favoriser les profils équivalents : les beaux avec les beaux et les moches avec les moches. C’est la loi de la jungle.
Candidats à peine majeurs
Avec 5 millions d’utilisateurs depuis sa création et 48 millions de messages échangés par jour dans le monde, Neargroup a l’air de savoir comment redonner espoir aux célibataires au bout du rouleau. Seul problème : la géolocalisation semble limitée en France, et les candidats à l’amour sont à peine majeurs. Mais, si vous avez entre 15 et 25 ans et que vous avez honte de votre sourire carié, vous frappez à la bonne porte.