Ses succès sont carabinés
Clément Jacquelin travaille sur les armes de Martin Fourcade
Lors de la poursuite olympique de lundi, Martin Fourcade était le plus fort sur les skis. Mais c’est sur le pas de tir qu’il a plié l’affaire, en atteignant les cinq cibles. Ses qualités techniques et mentales y sont évidemment pour quelque chose. Mais le biathlète français a également bénéficié d’un avantage technologique sur le reste de la meute : la crosse de sa carabine a été conçue sur mesure par Clément Jacquelin. Ce nom de famille vous dit quelque chose ? Normal, c’est aussi celui d’Emilien, grand espoir du biathlon français, et accessoirement frère de Clément. Remplaçant lors de ces JO, il prendra la place ce jeudi de Quentin Fillon-Maillet sur l’individuel. L’aîné de la fratrie, 28 ans, champion du monde jeunes en 2009, était lui aussi bien parti pour faire une belle carrière. Mais son rêve de
Un homme va d’abord donner sa chance à Clément Jacquelin : Ole-Einar Bjoerndalen.
courir avec une carabine de sa conception l’a éloigné des pistes au fur et à mesure qu’il le rapprochait des laboratoires de l’Institut polytechnique de Grenoble (INP Grenoble), où il a fait ses études d’ingénieur. Emilien a bien évidemment été l’un des premiers à bénéficier d’une arme conçue par son frère. « Ceux qui ont voulu travailler avec nous en premier, c’étaient les Canadiens et les Américains, raconte ensuite l’aîné des Jacquelin. Les Français, ils avaient leurs habitudes et se demandaient à quoi ça pouvait servir. » Heureusement pour lui, un homme, et non des moindres, finit par prendre connaissance du boulot effectué par ces jeunes gens : OleEinar Bjoerndalen. Clément Jacquelin peaufine la carabine avec la légende norvégienne du biathlon, dont la confiance est pourtant a priori très dure à gagner. « Je peux vous dire qu’en deux mois, j’ai fait un bond en avant en matière de technologie et de développement parce qu’il a fallu s’ouvrir, il a fallu créer autre chose, générer de la nouveauté très rapidement. » Chaque produit développé diffère d’un athlète à l’autre, même si le carabinier confie en se marrant que « tous les biathlètes veulent savoir ce que l’autre a fait avant ». Pour Martin Fourcade, « l’élément flagrant, et on le voit à la télé, c’est la pièce avant, le pommeau. Ça a été une vraie demande de sa part pour alléger son produit. L’idée est notamment d’avoir moins d’inertie sur la carabine sur les positions de tir couché. » Idéal pour plier des courses olympiques sur le pas de tir.