20 Minutes (Lille)

D’un pied, Fourcade devient le Français le plus titré des Jeux olympiques d’hiver

« 20 Minutes » a vécu la course de Martin Fourcade avec son formateur, Denis Boissière

- De notre envoyé spécial en Corée du Sud, Jean Saint-Marc

J’y vais ou j’y vais pas ? Denis Boissière connaît la moitié du sport français et fait une tête de plus que tout le monde. Mais il n’ose pas. C’est impression­nant, un quadruple champion olympique. « Martin est vraiment crevé, je le laisse tranquille », tranche Denis Boissière. Et puis Martin s’en va. « J’aurais pu y aller, non ? » souffle-t-il. Un peu, qu’il aurait pu. Sans lui, Martin Fourcade ne serait ni champion olympique, ni même biathlète.

Denis Boissière a entraîné « la légende » à l’âge de 17 ans. Et, surtout, il l’a convaincu de reprendre le biathlon quand il avait décidé de tout envoyer balader. « N’importe qui aurait fait ce que j’ai fait, assure le mentor du Cérétan. Je ne suis personne, moi. » Ancien prof de sport, Denis Boissière est devenu formateur au Creps Rhône-Alpes, après avoir tout de même remis à flot le comité de biathlon des Pyrénées et lancé Martin Fourcade dans le grand bain... « Maintenant, je forme des ‘‘mushers’’, des mecs qui mènent des attelages avec des chiens, témoigne-t-il. C’est à la mode ! » Comme toujours avec lui, tout se fait au pas de course, alors qu’au début de ce reportage, nous cherchioon­s un endroit pour voir l’épreuve. « On n’a pas le droit de traverser ici, mais si on a l’air sûr de nous, ça va passer. » Des bénévoles râlent un peu. Trop tard, Denis Boissière, désormais entraîneur de Samir Azzimani, fondeur franco-marocain, est passé. « C’est royal ici, assure-t-il. Il n’y a que les coachs qui peuvent monter. Une fois que tu y as goûté, tu n’as plus envie de voir ça des tribunes. »

De cet endroit, on apprécie les derniers hectomètre­s de la course de mass start. Fourcade est en tête de la course. Dernier virage. Un Facebook Live pour Denis Boissière à ses amis et un « allez Martin » à l’approche du dénouement. Et il repart, pour grimper cette fois sur la chaise abandonnée par un bénévole qui, comme tout le monde, préfère regarder le sprint final au plus près. Son élève s’impose d’une chaussure. Denis Boissière, lui, nous assure juste qu’il est « content pour Martin ».

« N’importe qui aurait fait ce que j’ai fait pour Martin. » Denis Boissière, le formateur de Martin Fourcade.

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Le Français Martin Fourcade a un instant pensé qu’il devait, une nouvelle fois, se contenter de la deuxième place.

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