La concertation prévue sur la réforme de la SNCF ne convainc pas les syndicats
Le gouvernement veut faire adopter la réforme de la SNCF par ordonnances
La « méthode Macron » est à l’oeuvre dans la réforme de la SNCF, présentée lundi (lire l’encadré). Comme pour d’autres sujets délicats (Code du travail, cannabis, bioéthique), l’exécutif a choisi la « concertation », rapide. Les échanges entre « les organisations patronales et syndicales, les usagers, les collectivités locales », promis par le Premier ministre Edouard Philippe, doivent commencer cette semaine et s’achever dans deux mois. La promulgation des ordonnances est, elle, prévue fin juin au plus tard.
Une démarche respectueuse du débat démocratique, aux yeux du chef du gouvernement : « Les ordonnances “travail” ont prouvé que cette méthode ne confisquait aucunement le débat (…), sauf à considérer que trois cents heures de concertations et une centaine de réunions n’auraient pas laissé assez de temps à l’expression des opinions contradictoires. »
Eclaircir des zones d’ombre
« Quand on voit que le texte [le projet de loi d’habilitation] est quasiment déjà écrit, ça laisse peu de chances à un vrai dialogue serein et constructif », juge Erik Meyer, secrétaire fédéral de SUDRail. Pour autant, ajoute-t-il, « on viendra [à la concertation], parce qu’on veut avoir des réponses à nos questions. Mais on sait très bien que ce n’est pas là qu’on fera changer les choses. » Pour SUD-Rail, ces rendez-vous permettront surtout d’éclaircir plusieurs « zones d’ombre », comme l’avenir des petites lignes peu fréquentées : « Le Premier ministre dit qu’il ne suivra pas le rapport Spinetta, qui préconise leur fermeture, poursuit Erik Meyer. Mais nous craignons qu’il laisse les régions décider, et elles risquent de trancher sur des critères comptables. » Malgré les menaces d’une contestation d’ampleur (lire ci-dessous), l’exécutif n’est pas disposé à ralentir le rythme : « Si certains sujets s’enlisent, si certains tentent de confisquer le débat ferroviaire (…), alors le gouvernement prendra ses responsabilités », a averti Edouard Philippe. ■