20 Minutes (Lille)

Les salariés auront chaque année 500 € pour leur formation profession­nelle

Le gouverneme­nt a présenté lundi son projet pour améliorer la formation profession­nelle

- Nicolas Raffin

Et la réforme fut. Lundi, Muriel Pénicaud a présenté son « big bang » de la formation profession­nelle. Pour la ministre du Travail, le système actuel « n’est pas juste » et « aggrave les inégalités » entre les salariés, les actifs et les demandeurs d’emploi. De plus, l’accès à la formation profession­nelle est souvent jugé complexe et peu lisible.

Pour inverser cette tendance, l’exécutif met en avant plusieurs mesures. Parmi elles, les changement­s autour du compte personnel de formation (CPF). Lancé en 2015, le CPF s’adresse aux salariés, aux agents publics, aux demandeurs d’emploi et aux indépendan­ts. Auparavant crédité en heures, ce compte sera désormais abondé en euros. Ainsi, les salariés à temps plein bénéficier­ont de 500 € de formation par an, un total qui ne pourra pas dépasser

Chaque salarié va recevoir au moins 500 € par an.

5 000 € (soit 10 ans de cumul). Les organismes privés ou publics ne pourront plus gonfler le nombre d’heures de formation, au risque de paraître trop chers par rapport aux concurrent­s.

Autre innovation, les personnes travaillan­t à temps partiel – souvent des femmes – auront autant d’euros sur leur CPF que les salariés à temps plein. Quant aux salariés non-qualifiés, ils auront droit à 800 € de formation par an. « C’est une logique de rattrapage, décrypte Erwann Tison, directeur des études de l’institut Sapiens. La formation initiale ne doit plus être un handicap pour la suite de la carrière. » Avec 800 €, un ouvrier du BTP sans diplôme pourra, par exemple, passer son Caces (permis pour conduire des engins de chantier) et monter en compétence. Cependant, ce plan de bataille fait réagir de nombreux experts. La Fédération de la formation profession­nelle (FFP) s’inquiète pour l’accompagne­ment des salariés (formation, bilan de compétence, projet profession­nel). Il devrait être confié à un « opérateur de conseil » (public ou privé) par région, désigné après un appel d’offres. L’économiste Bruno Ducoudré met, lui, en garde contre le « mirage » de la formation profession­nelle. « C’est illusoire de penser que la formation va automatiqu­ement créer de l’emploi », prévient le spécialist­e. » ■

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Avec 800 €, un ouvrier du BTP pourra, par exemple, passer son permis pour conduire des engins de chantier.

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