A Dijon, Brigitte Macron lutte contre le harcèlement
Brigitte Macron veut lutter contre le harcèlement scolaire
Il est 14 h, la sonnerie retentit dans la cour du lycée Carnot à Dijon (Côted’Or). La rentrée n’est pas tout à fait normale, lundi, pour les 2 500 élèves de cet établissement coté. Brigitte Macron et le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer sont attendus pour une visite consacrée à la lutte contre le harcèlement scolaire, qui touche un élève sur dix au cours de sa scolarité.
Un élève ambassadeur
Dans le lycée bourguignon, ils sont venus assister à une démonstration de théâtre un peu particulière : après avoir regardé des lycéens jouer des scènes de harcèlement, le public est invité à réagir et prendre part au « spectacle », pour rejouer la pièce en proposant des solutions. Une scène dans laquelle une élève est harcelée en raison de son homosexualité est transformée : dans la version finale, elle trouve le soutien d’un autre élève qui la défend face à son harceleur, quand il n’y avait que des témoins silencieux dans la première version. L’objectif est pédagogique et préventif. Trois saynètes sont ainsi jouées, devant 250 personnes, par des élèves de différents lycées. Ça parle d’homosexualité, de racisme, de sexting et de revenge porn avec des mots d’ados. Ça chambre aussi. Même les profs en prennent pour leur grade. Brigitte Macron rit, comme une bonne partie de l’amphi. Dans sa carrière de prof, elle a été témoin de harcèlement scolaire. Pour elle, la situation a empiré : « Avant, ça se terminait à 17 h. Maintenant, avec les réseaux, il n’y a pas de fin. C’est à longueur de nuit. Ils changent d’établissement et ça continue. »
Pour faire bouger les choses, Jean-Michel Blanquer a annoncé qu’un élève ambassadeur de la lutte contre le harcèlement serait désormais nommé « dans tous les établissements ». « La prévention par les pairs a donné des résultats très encourageants », selon l’entourage du ministre. L’idée, testée depuis 2015 dans des lycées, va donc être étendue aux collèges. ■