Face à Madrid (1-2), Paris passe du rêve à la dure Realité
Le PSG, battu par le Real Madrid (1-2) mardi, a été éliminé de la Ligue des champions
Trois semaines à parler de remontada pour ça. Le PSG avait fait monter la sauce et on s’est fait berner comme des bleus. Dominés de la tête et des épaules par le Real Madrid, dans des proportions que le match aller ne laissait pas présager, les Parisiens ont tenu une période, grâce à Aréola. Avant de prendre le bouillon logiquement après le repos. CR7 et Casemiro ont marqué, Verratti a été expulsé, les Madrilènes ont touché le poteau. Bref, une soirée cauchemardesque. Cette fois l’arbitre n’y est pour rien, et l’absence de Neymar ne devra pas être une excuse. Le PSG est de plus en plus loin du compte en Europe. V On ne s’y attendait pas : la maîtrise madrilène d’entrée de match. On s’était imaginé ça de plusieurs manières. Qualif, pas qualif, c’est le jeu ma pauvre Lucette. Mais voir le Real brouter l’herbe du Parc comme une charolaise au Salon de l’agriculture, on n’était pas prêt. Le pire ? Zidane avait laissé sur le banc tous ses tricoteurs habituels, jugés à court de forme (Modric, Kroos, Isco), pour finir comme au Bernabeu, avec le seul Casemiro en habitué des matchs à peu d’oxygène. Ça a été un massacre. Pris de vitesse sur les côtés, le PSG s’est fait ouvrir sur chaque contre. Quand c’est tombé sur Benzema, qui a manqué ses duels, cela passait. Mais quand le bon ballon est arrivé sur Ronaldo, c’était terminé. Tête, but, à l’année prochaine. VOn l’attend toujours : la pression et l’envie parisiennes. Paris avait dégainé comme jamais au niveau com, et on se demandait, mardi matin, s’il fallait dénoncer ses voisins qui n’avaient pas prévu de soutenir le dernier représentant de la nation française en Ligue des champions. Forcément, après un match pareil, t’as l’air un peu couillon. Moins en raison de l’élimination que du scénario. Sans Neymar, les Parisiens sont apparus complètement paumés. Il y avait bien les appels de Mbappé en profondeur, mais quand il faut attendre la 40e minute pour voir un tir cadré, ça tue toutes les envies de remontada. Cavani a dû toucher 20 ballons en deux matchs, et son but est arrivé quand tout était perdu depuis longtemps. VOn l’attendait très fort, mais elle n’est jamais venue : la folle ambiance au Parc. Le virage Auteuil peut rentrer chez lui la tête haute, et ça en fait au moins un. Le Collectif ultras Paris avait promis une soirée mémorable, et il n’a pas failli. Des chants à se casser la voix deux heures avant le match, un hommage touchant aux héros de 1993 invités pour l’occasion (Kombouaré, Lama, Simba…), quelques banderoles de souvenirs de vacances pas très glorieux du côté de la Jonquera, un tifo qui avait de la gueule. Problème, le reste du Parc n’a jamais suivi, anesthésié par la domination madrilène. Devant le désastre, Auteuil a choisi de se saborder avec panache en faisant péter des fumigènes à tout-va. V On l’attendra un an de plus : l’entraîneur qui fera passer un cap au PSG. Unai Emery peut déjà réserver un camion de déménageurs pour fin juin. L’Espagnol ne sera pas prolongé, c’est désormais une certitude, et son testament parisien provoquera moins d’attentes que celui de Johnny. Embauché pour sa science européenne, le Basque n’a pas été capable de passer en quarts en deux ans, ce qu’Ancelotti et Blanc avaient réussi avant lui. Il n’avait pas le joujou à 220 millions, certes, mais il se sera montré incapable de donner un style reconnaissable à cette équipe dans les grands matchs. Zidane lui a appris deux fois la vie en trois semaines. On serait Nasser, on se pencherait sur le dossier du divin chauve. W