Trois as de l’ovalie égratignent le jeu du XV de France
La France affronte l’Angleterre, samedi
L’état de délabrement du XV de France, qui affronte l’Angleterre samedi pour le quatrième match du Tournoi des VI Nations, n’a échappé à personne. On en a eu la confirmation lors des Laureus Awards, à Monaco. Brian O’Driscoll (le centre légendaire irlandais), Sean Fitzpatrick (champion du monde avec les All Blacks) et Hugo Porta (ancien ouvreur de l’Argentine) ont livré leur sentiment sur les Bleus, autour d’un thème qui leur est cher.
> Le poste de n°10, par Brian O’Driscoll. « Le rappel de Beauxis n’est pas la réponse aux problèmes. Ce n’est pas lui qui va porter le n°10 à la Coupe du monde. C’est un peu tôt pour Jalibert, mais ça peut être bien de donner du temps de jeu à Belleau. Toutes les équipes se sont bâties sur de grands n°10. Wilkinson, O’Gara, Farrell, Biggar, Sexton… Ils ont tous été là pendant un long moment. Les Bleus n’ont pas cette continuité. Quand vous changez votre demi d’ouverture à chaque match, c’est très compliqué de construire quelque chose autour. »
> Le comportement, par Sean Fitzpatrick. « Il y a toujours de la qualité chez les Français, mais il faut un grand manager, celui qui tirera le maximum des joueurs. C’est une bonne chose que Jacques Brunel souhaite changer l’attitude, le comportement des joueurs. Ce qui manque aux Français, c’est de se concentrer sur l’équipe nationale. Regardez l’Angleterre, l’Irlande, l’Ecosse, comment ils ont fait évoluer leur jeu, en s’inspirant aussi un peu des Blacks, qui sont la référence. Les joueurs doivent comprendre que, pour arriver à ça, c’est une énorme préparation mentale et beaucoup de sacrifices. »
> L’identité de jeu, par Hugo Porta. « Je suis triste de voir autant de joueurs naturalisés dans cette équipe. Ce n’est pas normal. A mon époque, quand vous voyiez un joueur français, la manière dont il passait la balle, son jeu à la main, c’était de la musique ! Revenez à ce que vous savez faire, à votre rugby. C’est encore possible. Il y a de grands techniciens en France, des gens qui connaissent le rugby. Ils peuvent enseigner aux plus jeunes, et imprimer un retour aux bases. Je voudrais à nouveau voir la France jouer avec le flair avec lequel elle était habituée à jouer quand moi je l’affrontais. » ■