« Aucun dialogue avec la base »
L’élu lillois du FN évoque le congrès de son parti, qui se tient samedi et dimanche à Lille
En octobre, Eric Dillies avait tenté, en vain, de se porter candidat à la présidence du Front national (FN). Alors que le congrès du FN se tient, samedi et dimanche, sur ses terres, 20 Minutes a demandé au conseiller municipal de Lille son avis sur la refondation de son parti.
Sentez-vous un engouement des militants pour ce congrès ?
Non. Le fait que la direction du FN ait refusé le débat ne favorise pas l’enthousiasme. Ce parti a besoin d’un dialogue direct avec la base. Or, il n’y en a aucun, on assiste simplement à un monologue qui vient d’en haut. J’ai regardé les nouveaux statuts. Ils ne font que renforcer la centralisation du pouvoir.
Ça a toujours été le cas au FN, non ?
Nous sommes dans une situation exceptionnelle. Depuis 2010, on voit les pays européens s’orienter vers la droite nationale. En France, nous sommes passés à côté, enfermés dans une stratégie qui n’était pas la bonne. Se focaliser sur la question de l’euro était suicidaire. Or, c’était la stratégie d’en haut.
Qu’attendez-vous du congrès ?
La messe est dite. Le mistigri de la refondation tombe à l’eau. Il n’y a pas d’enjeu. On va réélire la présidente et on sait qu’on va changer de nom.
Vous connaissez le nouveau nom ?
Je sais qu’on veut se débarrasser du mot « Front ». Je ne comprends pas en quoi ce mot fait peur. Au contraire, faire front quand il y a un danger, c’est normal. Il y a bien le front républicain. Le problème vient du mot « nation ». Les peuples européens veulent de l’Europe. La France et l’Europe ont besoin d’un front commun.
Vous envisagez de quitter le FN ?
Je regarde ce qu’il devient. Les idées qui ont structuré le FN dépassent les personnes qui les portent. ■