Le statu quo fragile du montant des loyers
Le secteur craint l’effet des nouvelles mesures fiscales
Alors que 2017 a été très animée du côté des ventes immobilières, le marché locatif privé est resté très sage. Selon la dernière étude publiée de l’observatoire privé Clameur (qui regroupe Foncia,Bouygues Immobilier, Century 21…), les loyers ont même connu une très légère baisse de 0,1 %. Comment l’expliquer ?
Hausses « maîtrisées »
« Même si l’encadrement des loyers a été retoqué [à Paris et à Lille], un bailleur qui change de locataire ne peut pas augmenter librement son loyer, rappelle Loïc Cantin, président adjoint de la Fédération nationale des agents immobiliers (Fnaim). Dans les agglomérations où la demande est forte, le montant dépend de l’indice de référence des loyers (IRL), ce qui limite les hausses. Je pense donc que les augmentations seront extrêmement maîtrisées en 2018. » Un autre paramètre pourrait renforcer cette tendance. « Beaucoup de propriétaires avaient décidé de louer à la nuit ou à la semaine, ce qui pouvait être plus rentable, rappelle Richard Horbette, fondateur du site de location LocService.fr. Mais le durcissement des règles et des sanctions en cas d’abus va peut-être les inciter à relouer leur bien de manière classique, et faire ainsi augmenter l’offre de location. »
En revanche, le spécialiste s’interroge sur les conséquences de la politique fiscale du gouvernement. « Pour échapper à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), beaucoup de propriétaires vont vouloir vendre leur bien, plutôt que de le louer, estime Richard Horbette. On risque donc de perdre des logements potentiels pour les locataires. Par ailleurs, la disparition progressive de la taxe d’habitation pourrait conduire les communes à augmenter la taxe foncière, ce qui, là encore, pèserait sur les bailleurs. » ■
Sur 20minutes.fr
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