Libéré à cause de l’erreur « grossière » d’un juge
Un Roubaisien avait été arrêté après neuf ans de cavale
Huit ans après avoir été condamné par défaut, il est arrêté… puis libéré. Fin février, un Roubaisien soupçonné d’appartenir à un réseau international de trafic de drogue a échappé à la prison pour un vice de procédure peu banal. Cette affaire commence en 2007, à Lille, lorsqu’une information judiciaire est ouverte concernant un important trafic de drogue entre le Maroc, l’Espagne, les Pays-Bas, la Belgique et la France
Mandat d’arrêt
Entre novembre 2007 et mars 2008, une enquête permet la mise en examen de six personnes. Le trafic porte sur 150 kg de résine de cannabis transportés en « go fast » (livraison en voiture très rapide). L’organisation du réseau semble tourner autour de deux frères, dont l’un, surnommé Skippy, a échappé à la vague d’arrestation. Lors du procès, en décembre 2009, Skippy est toujours en cavale et fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Il est néanmoins jugé par défaut et condamné à trois ans de prison ferme. L’individu est finalement arrêté en Belgique,
en janvier 2018, et remis aux autorités françaises pour y purger sa peine, prononcée huit ans plus tôt. Or, en étudiant le dossier, l’avocat, Me Damien Legrand, détecte une erreur du juge d’instruction : « Un premier juge avait disjoint la procédure, en demandant la poursuite d’investigations sur certains suspects, faute de preuves suffisantes. » Ce qui signifie que Skippy n’aurait pas dû être renvoyé devant le tribunal. « Le deuxième juge, qui a repris le dossier, l’a mal lu. Il a oublié l’enquête. » Résultat, la condamnation concernant Skippy a été annulée, et ce dernier a dû être remis en liberté. ■