20 Minutes (Lille)

Pourquoi les Français se passionnen­t pour les sites de mémoire

Les Français se passionnen­t pour les sites historique­s

- Delphine Bancaud

Deux répliques d’avions de guerre sont suspendues au plafond du Salon mondial du tourisme, qui a ouvert ses portes jeudi à Paris (Porte de Versailles, 15e). Une scénograph­ie venue souligner l’importance du tourisme de mémoire ces dernières années en France. Il est en effet devenu en quelques années « un facteur d’attraction, a souligné la secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieusse­cq. En 2016, il a attiré en France 12 millions de visiteurs, dont un million de scolaires. » Parmi les sites les plus fréquentés (tout autant par des Français que des étrangers) figurent le Mémorial de Caen, Utah Beach, le Mémorial de Verdun, le cimetière de Colleville-sur-Mer, le musée de l’Armée, les champs de bataille de la Somme et des Ardennes…

Efforts de modernisat­ion

Cet engouement pour le passé, Geneviève Darrieusse­cq l’explique par « le goût des Français pour la généalogie, leur appétence au travail de mémoire, la volonté de retrouver leurs racines ». Un avis que partage Annick Vidal, commissair­e adjointe du salon : « Les attentats terroriste­s survenus en France ont ravivé le besoin de nos compatriot­es de renouer avec l’histoire de leur pays. C’est aussi un moyen de découvrir un territoire de façon intelligen­te. On peut, par exemple, visiter le musée Somme 1916 et effectuer une randonnée à cheval dans la région. » Les commémorat­ions, comme celles des 70 ans du débarqueme­nt, en 2014, et du centenaire de la Première Guerre mondiale, qui viennent de débuter, donnent de la visibilité aux lieux patrimonia­ux », précise Caroline Marchal, chargée d’études tourisme de mémoire au ministère des Armées.

Mais ce regain d’intérêt des touristes a aussi été suscité par les efforts entrepris pour la modernisat­ion des sites. « On est loin des musées ou des lieux poussiéreu­x qui étaient uniquement gérés par des associatio­ns. Les collectivi­tés territoria­les et le ministère des Armées ont mis la main à la poche pour réhabilite­r certains d’entre eux », note Annick Vidal. Entièremen­t restauré, le Mémorial de Verdun a rouvert en 2016 et « propose une approche plus interactiv­e avec une visite virtuelle, des films d’époque… », poursuit-elle. L’idéal pour attirer plus de jeunes. « Sur le champ de bataille de Verdun, nous organisons un jeu intitulé “Vadrouille la Grenouille”, pour faire découvrir le site aux enfants de manière plus ludique », illustre Lionello Burtet, directeur de l’office de tourisme du Grand Verdun. Autre innovation : la création de spectacles son et lumière faisant la part belle aux événements historique­s, comme à Pozières (Meuse) ou à Bridiers (Creuse). Ce succès du tourisme de mémoire n’est pas près de se démentir en 2018. « Cette année, le musée de la Clairière de l’Armistice, à Compiègne, va rouvrir », cite, entre autres, Annick Vidal. ■

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Les plages du Débarqueme­nt attirent de très nombreux touristes.

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