L’extrême droite serait à l’origine des attaques
Plusieurs étudiants auraient été agressés par des militants d’extrême droite à Lille
L’extrême droite tente-elle de casser le mouvement étudiant ? Lundi soir, 250 étudiants ont participé à une assemblée générale (AG) à la faculté de droit de Lille contre la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE). Selon plusieurs sources, des participants à cette AG ont été agressés par des militants d’extrême droite en sortant de l’université. Ce qui n’est pas sans rappeler l’attaque à la fac de Montpellier.
Le syndicat étudiant Unef affirme qu’un « groupe de militants d’extrême droite » circulait aux alentours de l’université avec « pour objectif de prendre à part et d’agresser physiquement » des participants à l’AG. De nombreux messages vont dans ce sens sur les réseaux sociaux. Martine Aubry, maire (PS) de Lille, a déclaré sur Twitter que « Les menaces et violences d’une poignée d’identitaires contre les étudiants de la fac de droit hier soir sont intolérables. » Même son de cloche du côté d’Europe écologie (EELV), qui, via un communiqué, met en avant le témoignage de Joe Dabit, un membre du parti.
« Je rentrais chez moi vers 20 h 30 quand j’ai vu une cinquantaine de personnes se battre sur la place Déliot, raconte la militante EELV. C’était très violent et très confus, on ne savait plus qui était quoi », assure-t-elle, précisant avoir aperçu les assaillants fuir dans une voiture grise.
« Tentative d’intimidation »
Une source policière a confirmé à 20 Minutes la présence « d’une vingtaine de militants d’extrême droite » aux abords de la fac et l’envoi de « plusieurs équipages sur les lieux » sans toutefois évoquer des violences. Pour expliquer l’emballement, une autre source policière parle du « spectre fantasmagorique de Montpellier ». Témoins indirects, deux enseignants présents à l’AG, évoquent un contexte tendu « Le mouvement identitaire se réorganise à Lille. Des enseignants qui ont pris position pour la scolarisation des réfugiés ont même reçu des menaces », affirment-ils. Le compte Twitter d’un groupe nationaliste baptisé RedLille, qui a depuis disparu, a revendiqué « une tentative d’intimidation ». « Ils veulent ôter aux étudiants leur capacité à s’exprimer librement », poursuivent les enseignants.
Cet événement est loin de démobiliser les étudiants. Un rassemblement est prévu, mardi soir, à la fac de droit et une grande manifestation contre la loi ORE aura lieu mercredi à Lille. ■