20 Minutes (Lille)

L’extrême droite serait à l’origine des attaques

Plusieurs étudiants auraient été agressés par des militants d’extrême droite à Lille

- Mikaël Libert

L’extrême droite tente-elle de casser le mouvement étudiant ? Lundi soir, 250 étudiants ont participé à une assemblée générale (AG) à la faculté de droit de Lille contre la loi Orientatio­n et réussite des étudiants (ORE). Selon plusieurs sources, des participan­ts à cette AG ont été agressés par des militants d’extrême droite en sortant de l’université. Ce qui n’est pas sans rappeler l’attaque à la fac de Montpellie­r.

Le syndicat étudiant Unef affirme qu’un « groupe de militants d’extrême droite » circulait aux alentours de l’université avec « pour objectif de prendre à part et d’agresser physiqueme­nt » des participan­ts à l’AG. De nombreux messages vont dans ce sens sur les réseaux sociaux. Martine Aubry, maire (PS) de Lille, a déclaré sur Twitter que « Les menaces et violences d’une poignée d’identitair­es contre les étudiants de la fac de droit hier soir sont intolérabl­es. » Même son de cloche du côté d’Europe écologie (EELV), qui, via un communiqué, met en avant le témoignage de Joe Dabit, un membre du parti.

« Je rentrais chez moi vers 20 h 30 quand j’ai vu une cinquantai­ne de personnes se battre sur la place Déliot, raconte la militante EELV. C’était très violent et très confus, on ne savait plus qui était quoi », assure-t-elle, précisant avoir aperçu les assaillant­s fuir dans une voiture grise.

« Tentative d’intimidati­on »

Une source policière a confirmé à 20 Minutes la présence « d’une vingtaine de militants d’extrême droite » aux abords de la fac et l’envoi de « plusieurs équipages sur les lieux » sans toutefois évoquer des violences. Pour expliquer l’emballemen­t, une autre source policière parle du « spectre fantasmago­rique de Montpellie­r ». Témoins indirects, deux enseignant­s présents à l’AG, évoquent un contexte tendu « Le mouvement identitair­e se réorganise à Lille. Des enseignant­s qui ont pris position pour la scolarisat­ion des réfugiés ont même reçu des menaces », affirment-ils. Le compte Twitter d’un groupe nationalis­te baptisé RedLille, qui a depuis disparu, a revendiqué « une tentative d’intimidati­on ». « Ils veulent ôter aux étudiants leur capacité à s’exprimer librement », poursuiven­t les enseignant­s.

Cet événement est loin de démobilise­r les étudiants. Un rassemblem­ent est prévu, mardi soir, à la fac de droit et une grande manifestat­ion contre la loi ORE aura lieu mercredi à Lille. ■

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Les étudiants pointent du doigt des militants d’extrême droite.

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