L’intervention des gendarmes n’entame pas la motivation des zadistes
L’évacuation de la ZAD n’entame pas la détermination des occupants
Annoncée comme « imminente » depuis de nombreux jours, l’opération d’expulsion des occupants illégaux de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) a été lancée lundi au petit matin. Près de trois mois après l’abandon du projet d’aéroport, elle visait à déloger toute personne n’ayant pas régularisé sa situation en déclarant de nouveaux projets agricoles individuels. L’intervention, pour laquelle quelque 2 500 gendarmes ont été mobilisés, ne s’est pas déroulée sans heurts. Les militaires ont répondu à des jets de projectiles et de cocktails Molotov par des tirs de grenades lacrymogènes et de grenades assourdissantes. En fin de journée, sept personnes avaient été interpellées, dont une pour violence sur agent de la force publique et d’autres pour détention de stupéfiants et d’explosifs, a annoncé la préfète de la région Pays-de-la-Loire Nicole Klein.
« Du gâchis »
Lors d’un point presse à la Rolandière, l’un de leurs QG, les zadistes ont dénoncé une « opération brutale ». « L’Etat vient expulser des gens qui sont enracinés, qui ont leur vie ici, qui ont leur activité et qui portent un projet collectif avec leurs voisins, a réagi un occupant de la ZAD se faisant appeler, comme tous les zadistes, Camille, alors que les pelleteuses commençaient les démolitions. On est pris par une émotion et une colère profonde face à ce gâchis. » Plusieurs habitants de la zone, mais aussi des paysans du collectif Copain et des soutiens, ont d’ores et déjà annoncé qu’ils « reconstruir[aient]les cabanes ». Pour Dominique Lebreton, qui participe aux négociations avec la préfecture, « l’Etat n’obtiendra pas l’apaisement avec une opération aussi massive ». Vers 18 h, 13 squats, sur les 97 de la ZAD, avaient été démantelés, et 6 démolis, a informé Nicole Klein. L’opération devait reprendre ce mardi. Les zadistes, eux, appelaient « tous les gens à résister, [les] soutenir et rejoindre les rassemblements locaux ». Lundi soir, quelque 80 manifestations étaient prévues dans tout le pays.