« Il est temps » de mieux protéger les lanceurs d’alerte
Economie La Nordiste Stéphanie Gibaud raconte les difficultés rencontrées par ceux qui dénoncent
Alors que la Commission européenne doit plancher ces jours-ci sur une directive pour mieux protéger les lanceurs d’alerte en Europe,
20 Minutes a interrogé la Nordiste Stéphanie Gibaud. Auteure d’un livre
La Traque des lanceurs d’alerte, sorti en octobre 2017, elle a elle-même dénoncé l’affaire UBS dont le procès doit se tenir en octobre à Paris.
Qu’attendez-vous de cette directive ?
Il est temps car pour l’instant, en France, le gouvernement semble plus préoccupé par la protection du secret des affaires que par les lanceurs d’alerte.
Vous parlez beaucoup d’éthique…
Il y a les paroles, mais où sont les actes ? On se dit que, dans un pays comme le nôtre, l’éthique est protégée. Or on voit des laboratoires pharmaceutiques fabriquer des médicaments dangereux pour la santé, des entreprises agroalimentaires empoisonner les consommateurs,
des banques faciliter l’évasion fiscale… Où est l’éthique ?
Les lanceurs d’alerte ne sont pas assez protégés…
Ils sont licenciés, ruinés et abandonnés de tous. Ils se retrouvent devant la justice avant ceux qui fraudent. Dans l’affaire récente d’un chauffeur qui accuse ArcelorMittal d’avoir déversé des produits toxiques dans la nature, c’est le chauffeur qui est traîné en diffamation.
Comment vivez-vous ?
J’ai des problèmes de sécurité. J’ai créé une société, Eticare, qui me permet de donner des conférences dans des entreprises solidaires.