Des crabes d’Asie friands des moules du littoral
Deux espèces de crabes ont colonisé les côtes nordistes et se régalent un peu trop de moules
Ils en veulent aux moules, pas aux frites. Originaires de Corée, de Chine et du Japon, les crabes sanguins et japonais avaient été signalés, pour la première fois, sur les rivages de la région, il y a plus de dix ans. En 2005, à Wimereux, pour le crabe sanguin et en 2006, à Dunkerque, pour le crabe japonais.
Petit, mais abondant
« Le crabe sanguin est devenu l’espèce la plus fréquente de Dunkerque à la baie d’Authie. Le crabe japonais, de son côté, affectionne plutôt les dépôts vaseux dans les ports », précise Nicolas Spilmont, spécialiste du sujet au laboratoire d’Océanologie de Wimereux. En une décennie, ces deux espèces ont pris la place du crabe vert qui a dû se replier dans des eaux plus profondes. Ce changement pourrait, à l’avenir, perturber la chaîne alimentaire. « Les éventuelles
modifications sont encore méconnues, note Nicolas Spilmont. L’espèce asiatique est plus petite, mais beaucoup plus abondante que le crabe vert, donc l’évaluation est complexe. »
Néanmoins, selon le scientifique, « la présence du crabe sanguin peut avoir une incidence importante sur certains mollusques qui constituent son repas, notamment les jeunes moules qui ont, de plus, un intérêt commercial. » On suppose que ces espèces ont été introduites à l’état larvaire via le transport maritime, dans les eaux de ballast des navires. Elles ont trouvé les conditions adéquates pour se développer.