A la mémoire d’Angélique
Plus de 3000 personnes se sont rassemblées, mardi à Wambrechies, pour rendre hommage à l’adolescente violée et tuée dans la commune, il y a une semaine.
La commune pleure l’un de ses enfants. Mardi, une marche blanche a été organisée pour rendre hommage à Angélique, une adolescente de 13 ans violée et tuée il y a une semaine à Wambrechies (Nord), près de Lille. La solennité du moment n’a en rien effacé la colère des habitants. Peu avant 14 h, des personnes affluaient par dizaines depuis les rues menant à la place du Général-de-Gaulle. Vêtues de blanc, souvent avec une rose à la main, les mines graves. « C’est une catastrophe », lâche Laurent Rigaud, le boucher de la ville. « On ne peut pas comprendre, on ne veut pas », déclare-t-il, lui qui servait dans sa boutique la famille d’Angélique et celle du suspect.
« J’ai de la tristesse et surtout de la colère au fond de moi, explique Laurence. Mais quand je vois tout ce monde réuni, je suis rassurée sur la nature humaine. »
« Je suis encore choquée de ce qui est arrivé », assure Amance, 16 ans, qui tenait à venir pour soutenir la famille. « Maintenant, on va se méfier davantage », ajoute-t-elle. Quand les proches d’Angélique sont arrivés, le silence s’est fait encore plus pesant. Soudée derrière une banderole portant la simple mention « Pour Angélique », la famille s’est mise en marche, suivie par 3 000 personnes.
La tension est montée d’un cran lorsque le cortège est passé à proximité de la maison du suspect, David Ramault, vandalisée dans la nuit et
désormais gardée par des policiers en civil. Mais, dans la plus grande dignité, la foule a bifurqué en silence vers le parc, devenu un mémorial en hommage à la petite victime.
«Merci pour votre soutien»
Face à la foule, c’est Anaïs, la grande soeur d’Angélique, qui a pris la parole. « Nous tenions à remercier le petit bonhomme qui a permis d’identifier l’agresseur. Et merci à vous tous pour votre soutien », déclaret-elle. « Mais c’est surtout la colère qui va nous permettre de tenir face à tout ce qui reste à venir », lance la jeune fille d’une voix ferme. Des dizaines de ballons blancs ont été lâchés, accompagnés par un dernier « je t’aime » à « cet ange que nous n’oublierons jamais ».
« C’est la colère qui va nous permettre de tenir face à ce qui reste à venir. » Anaïs, la soeur d’Angélique