20 Minutes (Lille)

La France au secours d’une librairie

Les dons pour sauver Au pied de la lettre ont afflué de tout le territoire

- Mikaël Libert

Elles ont été sauvées par un véritable élan de solidarité nationale. La librairie indépendan­te Au pied de la lettre, à Arras (Pas-de-Calais), ne fermera pas ses portes. En proie a des difficulté­s financière­s, la petite boutique familiale a trouvé son salut par le biais d’un financemen­t participat­if qui a reçu un écho national.

« On a encore du mal à réaliser qu’on a réussi notre pari », confie Marie-Charlotte qui travaille dans la librairie avec sa mère et sa nièce. Au compteur de la cagnotte, c’est un montant de 30 655 € qui est affiché. Soit près de 700 € de plus que la somme réclamée par la banque. « Ce qui m’a le plus touché, c’est de voir que les dons venaient de toute la France, poursuit la libraire, émue. De beaucoup de personnes qui ne viendront jamais dans notre boutique mais pour lesquelles les librairies indépendan­tes sont importante­s. » Pour sortir de ce mauvais pas, les trois Marie (Marie-Charlotte, Marie-Clémentine et Marie-Hélène) n’ont pas ménagé leurs efforts : « Nous avons fait des ateliers, des rencontres et les 33 heures de la librairie dans une ambiance kermesse », poursuit la fille de la gérante, ajoutant que la médiatisat­ion de leur combat a aussi joué son rôle, notamment « le passage au JT de Jean-Pierre Pernaut ». Car, si l’urgence a été traitée, la partie n’est toujours pas gagnée : « La vente de livres seule ne nous permet pas de dégager assez de marge. Nous devons nous diversifie­r en vendant des jeux ou des produits dérivés », reconnaît Marie-Charlotte.

Auparavant spécialisé­e dans les livres jeunesse, Au pied de la lettre va désormais avoir en rayon de littératur­e pour adultes : « un petit coin et seulement des livres qui peuvent bien se vendre ».

Et comme les clients particulie­rs ont toujours été présents, Au pied de la lettre souhaite continuer de les chouchoute­r : « Nous allons faire davantage d’ateliers et nous pensons aussi a faire une petite fête une fois par an », glisse Marie-Charlotte. Cependant, cela demande un investisse­ment beaucoup plus important en termes de temps : « c’est un parcours du combattant au quotidien de tenir une librairie indépendan­te. Mais jamais nous n’avons envisagé de laisser tomber », affirme la libraire.

« Une librairie indépendan­te est un parcours du combattant. » Marie-Charlotte, libraire

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Les trois Marie tiennent en famille la librairie Au pied de la lettre.

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