20 Minutes (Lille)

Sombre avenir pour l’école de hip-hop

L’associatio­n Dans la rue la danse est dans une situation financière critique

- Mikaël Libert

« De l’argent, il y en a pour la culture officielle ou faire un festival de séries. » Frédéric Tribalat, président de Dans la rue la danse

Monument en péril. Trente ans après son installati­on à Roubaix, l’école de hip-hop Dans la rue la danse se retrouve, une fois de plus, dans une situation financière difficile. La sonnette d’alarme a pourtant été tirée à de nombreuses reprises par son président, Frédéric Tribalat, qui dénonce l’iniquité de traitement entre « culture officielle » et culture urbaine. Lorsque Frédéric Tribalat a créé Dans la rue la danse, en 1986, il n’existait que deux autres écoles de hip-hop en France. « Cette initiative a eu rapidement beaucoup de succès », se souvient-il. La structure associativ­e, largement subvention­née, a connu un développem­ent fulgurant : « A notre apogée, nous avons eu jusqu’à 20 salariés et un budget de plus de 700 000 €», poursuit-il.

Les problèmes sont arrivés plus tard. En 2009, l’associatio­n a été placée en redresseme­nt judiciaire après s’être retrouvée en cessation de paiement. « Ensuite, en 2012, un adjoint au maire nous a coupé notre subvention. Ça nous a mis un coup, même si nous avons pu en récupérer une partie », assure le président. La voilure a été réduite à dix salariés et le budget tourne autour des 160000 €. « Malgré tout, L’école accueille encore 350 élèves et nous poursuivon­s nos ateliers en région auprès de 800 jeunes », précise Frédéric Tribalat.

Si l’école est née d’un projet artistique, elle a aussi une vocation sociale : « Seuls 20 % de nos adhérents ont une situation financière normale. Les collectivi­tés ne se rendent pas compte

que le levier culturel est important dans les quartiers », déplore le président. La dernière tuile date d’avril dernier : « Le départemen­t nous a coupé une subvention de 42 000 € et les crédits municipaux baissent chaque année. Là, nous sommes dans une situation critique. »

La capacité d’autofinanc­ement de l’associatio­n est de 40 %, insuffisan­te pour continuer en l’état. Son fondateur s’interroge : « Doit-on devenir une structure commercial­e et faire grimper le prix des adhésions à plus de 500 € par an?. De l’argent, il y en a pour la culture officielle ou faire un festival de séries. Il faut traiter tout le monde de manière équitable. » Contactés par 20 Minutes, ni le départemen­t, ni la mairie n’ont donné suite.

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L’associatio­n Dans la rue la danse a vu disparaîtr­e ses subvention­s.

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