Sombre avenir pour l’école de hip-hop
L’association Dans la rue la danse est dans une situation financière critique
« De l’argent, il y en a pour la culture officielle ou faire un festival de séries. » Frédéric Tribalat, président de Dans la rue la danse
Monument en péril. Trente ans après son installation à Roubaix, l’école de hip-hop Dans la rue la danse se retrouve, une fois de plus, dans une situation financière difficile. La sonnette d’alarme a pourtant été tirée à de nombreuses reprises par son président, Frédéric Tribalat, qui dénonce l’iniquité de traitement entre « culture officielle » et culture urbaine. Lorsque Frédéric Tribalat a créé Dans la rue la danse, en 1986, il n’existait que deux autres écoles de hip-hop en France. « Cette initiative a eu rapidement beaucoup de succès », se souvient-il. La structure associative, largement subventionnée, a connu un développement fulgurant : « A notre apogée, nous avons eu jusqu’à 20 salariés et un budget de plus de 700 000 €», poursuit-il.
Les problèmes sont arrivés plus tard. En 2009, l’association a été placée en redressement judiciaire après s’être retrouvée en cessation de paiement. « Ensuite, en 2012, un adjoint au maire nous a coupé notre subvention. Ça nous a mis un coup, même si nous avons pu en récupérer une partie », assure le président. La voilure a été réduite à dix salariés et le budget tourne autour des 160000 €. « Malgré tout, L’école accueille encore 350 élèves et nous poursuivons nos ateliers en région auprès de 800 jeunes », précise Frédéric Tribalat.
Si l’école est née d’un projet artistique, elle a aussi une vocation sociale : « Seuls 20 % de nos adhérents ont une situation financière normale. Les collectivités ne se rendent pas compte
que le levier culturel est important dans les quartiers », déplore le président. La dernière tuile date d’avril dernier : « Le département nous a coupé une subvention de 42 000 € et les crédits municipaux baissent chaque année. Là, nous sommes dans une situation critique. »
La capacité d’autofinancement de l’association est de 40 %, insuffisante pour continuer en l’état. Son fondateur s’interroge : « Doit-on devenir une structure commerciale et faire grimper le prix des adhésions à plus de 500 € par an?. De l’argent, il y en a pour la culture officielle ou faire un festival de séries. Il faut traiter tout le monde de manière équitable. » Contactés par 20 Minutes, ni le département, ni la mairie n’ont donné suite.