Les salariés d’Artmadis inquiets pour leur avenir
Environ 200 salariés risquent d’être licenciés après le placement en redressement judiciaire de l’entreprise basée à Wasquehal
« Les actionnaires se comportent comme un fonds vautour. » Le représentant des salariés d’Artmadis ne mâchait pas ses mots après la réunion infructueuse qui a eu lieu, vendredi, devant le siège de l’entreprise de commercialisation des arts de la table, à Wasquehal. Avec le placement en redressement judiciaire d’Artmadis par le tribunal de Lille, le 22 mai, pas moins de 200 personnes risquent de se retrouver sans emploi.
Perte de 2,7 millions d’euros
En cause, les mauvais résultats de la société, en 2017 : une perte de 2,7 millions d’euros, annonce la direction dans un communiqué. Pour Tidjani Sobti, secrétaire du comité d’entreprise et délégué syndical CFE-CGC, « le désengagement des actionnaires est scandaleux ». Le syndicaliste reproche au groupe allemand Mutares, propriétaire d’Artmadis, de ne proposer aucun plan d’accompagnement. « La nouvelle loi sur le travail n’oblige plus les actionnaires à le faire, déplore Tidjani Sobti. Ce qui signifie que s’il n’y a aucun repreneur, Artmadis va être liquidée et les salariés n’auront rien. Mutares ne veut pas lâcher un centime. » Le groupe Mutares avait acheté Artmadis en 2012 au groupe Arc International (lire l’encadré). « Pour l’euro symbolique et avec un chèque de 150 millions de la part d’Arc », assure le délégué CFE-CGC. « En 2012, Arc avait perdu plus de 64 millions en sept ans. Un plan de réorganisation avait été commencé par la société pour séparer ses différentes activités et céder certaines d’entre elles, dont la distribution », explique la direction d’Artmadis. Après des résultats positifs entre 2014 et 2016, Artmadis n’a pas supporté le non-renouvellement du contrat de distribution des produits d’Arc qui représentait environ 40 % du chiffre d’affaires. « Nous mettrons tout en oeuvre pour permettre à chaque salarié de bénéficier d’une solution adaptée à sa situation », promet la direction.
Une prochaine audience est prévue le 22 juin au tribunal de commerce. Selon nos informations, les responsables de Mutares sont également convoqués au ministère des Finances, la semaine prochaine.