Pourquoi le Nord va vendre ses logements de fonction
Le président du département pointe du doigt les dérogations
Les logements de fonction des collèges sont dans le collimateur du département du Nord. Son président (DVD) Jean-René Lecerf, a décidé d’en vendre un certain nombre à un bailleur social, « de manière à ce qu’il [en] assume la gestion locative », explique-t-il. En cause, l’absence de contrôle et l’utilisation parfois détournée de ces logements. Le président du département avait évoqué le sujet, lors d’une séance plénière du conseil, en avril, à l’occasion de la polémique autour d’un logement de ce type occupé par une députée LREM. Ces logements sont en fait des habitations attribuées au principal, au principal adjoint ou au gestionnaire du collège pour y assurer une permanence. Il s’agit d’une nécessité de service inscrite dans les statuts de la fonction.
Logements vétustes
Or, selon Jean-René Lecerf, « il y a de nombreux logements vacants, parce qu’il semble facile d’obtenir une dérogation quant à l’obligation de loger dans l’établissement. » Le département dénombre 231 dérogations pour 814 logements, soit plus d’un quart. Dans ces 231 logements, 168 restent vacants tandis que 73 bénéficient d’un contrat d’occupation provisoire. « Je connais même un exemple de logement, en métropole lilloise, occupé par le fils qui est étudiant », dénonce Jean-René Lecerf. Interrogé sur le sujet, le rectorat de Lille estime que ces dérogations sont octroyées pour des « raisons familiales ou patrimoniales ». « Le logement peut être trop petit ou le conjoint peut travailler très loin, par exemple », explique un chef d’établis- sement qui considère que « le pro- blème n’est pas lié aux dérogations, mais à la vétusté des logements ». Pour le président du département, en tout cas, « cette situation a assez duré ». Dès la rentrée 2019-2020, certains logements auront été vendus à des bailleurs privés. « Vilogia et Maisons & cités sont d’accord pour faire des propositions d’achats. Ensuite, nous paierons un loyer, mais uniquement pour le personnel du collège », assure Jean-René Lecerf qui juge que « ce n’est pas au département de jouer les gestionnaires et de s’occuper des chaudières qui tombent en panne ».