20 Minutes (Lille)

«Cowboy Bebop» raconté par ses créateurs

Le salon des cultures japonaises, qui se tient jusqu’à dimanche à Villepinte, a accueilli jeudi l’équipe du dessin animé

- Vincent Julé

« Nous avons pris un savon, et nous avons préféré reprendre notre liberté. »

M. Minami, producteur

A chaque génération de spectateur­s son dessin animé japonais. Les années 1980 ont eu « Goldorak » dans « Récré A2 », les années 1990 «Dragon Ball» dans le «Club Dorothée», et les années 2000 ? « Cowboy Bebop ». Vingt ans plus tard, Japan Expo, qui se tient jusqu’à dimanche au parc des exposition­s de ParisNord Villepinte (Seine-Saint-Denis), fête l’anniversai­re du dessin animé japonais avec le coeur de son équipe créative, que

20 Minutes a rencontrée et qui s’étonne encore du succès et de la longévité de la série. Pour le producteur Masahiko Minami, c’est une question de timing et de synergie : « C’est parce que cette équipe-là s’est retrouvée à ce moment-là, de l’histoire de l’animation japonaise et des carrières de chacun, que le miracle a eu lieu. » «Cowboy Bebop» est né au sein du studio Sunrise. «L’idée était de développer un projet avec des vaisseaux spatiaux pour que le partenaire Bandai puisse vendre des produits dérivés, des maquettes, raconte Masahiko Minami. Mais après avoir vu les premières images, nous avons pris un savon, et nous avons préféré prendre notre liberté.» « Cowboy Bebop » a beau être un animé unique en son genre – «un nouveau genre en soi » était l’accroche trouvée par le réalisateu­r Shinichiro Watanabe à l’époque de la diffusion –, il s’inscrit dans l’héritage de la science-fiction, du mécha japonais et du space opera, genre que Japan Expo met à l’honneur cette année. «Il y avait eu “Gundam”, “Macross” et d’autres franchises, mais ils voulaient autre chose, plus réaliste, raconte le dessinateu­r Kimitoshi Yamane, qui cite plutôt comme influences le cinéma de Sam Peckinpah ou la personnali­té et la philosophi­e de Bruce Lee. Quant à un retour ou un reboot de la série, les membres de l’équipe préfèrent se refiler le micro comme une patate chaude. « Je n’ai pas vraiment d’idée, mais si les fans en ont une, qu’ils l’envoient à Sunrise », tente finalement Shinichiro Watanabe. Et l’adaptation live et américaine, un temps envisagée avec Keanu Reeves en Spike? «C’est un pas en avant, deux en arrière. »

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Vingt ans plus tard, les créateurs s’étonnent du succès de la série.

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