Roquette diffuse par erreur un fichage de ses salariés
Fichage La bourde d’un prestataire a permis à la CFDT de découvrir ce fichier
La semaine dernière, le syndicat CFDT du géant de l’agroalimentaire Roquette, basé dans le Pas-de-Calais, a découvert le fichage de salariés de l’entreprise sur une « liste noire ». C’est un cabinet conseil qui est à l’origine de ce fichier comme l’a révélé Capital. L’affaire a été discutée, mercredi, lors d’un Comité social et économique (CSE) extraordinaire au siège de Roquette.
La bombe a été lâchée le 1er octobre, en pièce jointe, dans un mail plutôt anodin. Un cabinet de consultants, prestataire pour Roquette, réalisait une enquête auprès des salariés afin de préparer un séminaire. Les destinataires du message étaient « la direction juridique, le département des affaires réglementaires et des filiales ». Ils ont découvert un tableau en pièce jointe au mail. Selon la CFDT, le document listait certains salariés de la direction juridique avec noms, prénoms, âges et « des appréciations majoritairement négatives et subjectives ».
« Jugements de valeur »
Sans donner d’exemple, le syndicat parle de « jugements de valeur », de notes sur « les aptitudes professionnelles » ou encore de « l’implication syndicale des salariés ». Autant d’éléments qui, légalement, ne peuvent figurer dans un fichier de salariés d’une entreprise.
La CFDT a demandé la tenue d’un CSE extraordinaire, lequel a eu lieu mercredi matin. Contacté par téléphone au sortir de la réunion, le représentant syndical CFDT a refusé de s’exprimer auprès de 20 Minutes « par prudence ».
Le CSE devait permettre de répondre à certaines questions comme le nombre de salariés fichés et le but de ces fichiers. Sur ce dernier point, la CFDT s’interrogeait sur la préparation d’un plan social. Dans un compte rendu succinct du CSE, la CFDT assure que la direction de Roquette « assume ses erreurs », « fait des excuses » et précise « qu’aucun ordre de mission n’a été rédigé pour cadrer le travail du cabinet ».
Il a aussi été assuré aux salariés qu’aucun plan social n’était prévu et que la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) allait être saisie d’une « déclaration de violation des données ».