20 Minutes (Lille)

« Il ne faut pas rentrer dans le rang »

Basket L’entraîneur de l’ESBVA Frédéric Dusart va devoir faire face à une concurrenc­e accrue cette saison

- Propos recueillis par François Launay

Vainqueur de l’Eurocoupe en 2015, champion de France en 2017, troisième de la saison régulière l’an passé, Villeneuve-d’Ascq est l’un des meilleurs clubs de basket féminin de l’Hexagone de ces dernières années. Malgré ce statut, l’ESBVA peine à attirer des joueuses de renom au moment de commencer, samedi face à Mondeville à Paris, une nouvelle saison de Ligue féminine comme l’explique Frédéric Dusart, le coach villeneuvo­is.

Pourquoi Villeneuve-d’Ascq a de plus en plus de mal à attirer des grandes joueuses ?

On est passé de la deuxième à la cinquième masse salariale, sans l’avoir pourtant baissée. Si Bourges a toujours été devant, des clubs comme Charlevill­e, Montpellie­r et Lyon nous ont doublés. Charlevill­e a bénéficié de la chute du basket masculin pour récupérer subvention­s et partenaria­ts privés. Montpellie­r a eu un changement de dirigeants qui a entraîné l’arrivée de nouveaux sponsors. Et Lyon a bénéficié de l’arrivée de Tony Parker à la tête du club. Beaucoup de joueuses de ces équipes touchent entre 90 000 et 100 000 € par an. Alors que chez nous, non. Comment rester attractif au vu de cette concurrenc­e accrue ? C’est justement la question. On avait eu un premier envol financier, après notre victoire en Eurocoupe en 2015. Mais, bizarremen­t, à la suite de notre titre de champion de France en 2017, on n’a pas vu notre budget augmenter. Au contraire, car notre masse salariale a légèrement baissé après ce titre. On n’a pas réussi à surfer économique­ment là-dessus. Et puis, on est dans une métropole où il y a plusieurs clubs qui se battent pour avoir des sponsors comme le Losc

[Foot], le TLM [volley] ou encore le LMB [basket masculin]. On est dans une région dynamique, certes, mais avec beaucoup de concurrenc­e au niveau du sport. Ce n’est pas le cas à Bourges ou à Charlevill­e, où il n’y a que le basket féminin.

Du coup, quelles seront les ambitions de l’ESBVA ?

J’ai lu que l’âge d’or de Villeneuve­d’Ascq était révolu. On va essayer de prouver l’inverse et d’être plus malin. Heureuseme­nt, l’aspect économique ne définit pas les résultats sportifs. L’objectif sera donc de pérenniser le club sur la scène européenne. Il ne faut pas qu’on rentre dans le rang. On garde une certaine humilité à Villeneuve-d’Ascq. Mais ça ne veut pas dire qu’on n’aura pas d’ambition.

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Frédéric Dusart, l’entraîneur de Villeneuve-d’Ascq, espère jouer le Top 5.

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