La mairie lance des pistes pour l’après bains-douches
Pauvreté La mairie met en avant la baisse de la fréquentation et la vétusté des lieux
L’été dernier, le bruit d’une fermeture programmée des bains-douches de Lille a commencé à courir. Rumeur confirmée par la ville à l’origine d’une manifestation, vendredi. Tous les vendredis après-midi, les bains douches de Fives accueillent le public dès 13 h 45. Avant même l’ouverture des portes, une dizaine de personnes attendent déjà sur le perron. « Il y a toujours plus de monde le vendredi, beaucoup viennent faire leurs ablutions avant la prière du soir », confie une employée. Le reste de la semaine, la fréquentation est plus aléatoire. « Nous avons comptabilisé 12 000 entrées l’année dernière », assure Magalie Herlem, conseillère municipale à la lutte contre les exclusions.
Solutions de remplacement
La modeste fréquentation n’est pas le seul argument de la mairie pour fermer les lieux. « Le bâtiment a été laissé à lui-même. Ce n’est pas étonnant qu’il soit vétuste aujourd’hui », proteste le député LFI, Hugo Bernalicis. L’extérieur n’est franchement pas frais. Mais à l’intérieur, c’est propre. « Le pire, c’est à la chaufferie », glisse un autre employé. Ainsi, l’arrêt de mort des bainsdouches a été signé, il ne manque plus que la date : « Nous ne fermerons pas avant d’avoir trouvé des solutions de remplacement », martèle Magalie Herlem. Les pistes évoquées : « conforter l’offre de douches des accueils de jour, ou créer de nouveaux lieux. Et ouvrir une salle de sport municipale », détaille l’élue, précisant que tout serait gratuit. « Ces solutions, pourquoi pas, pour- suit le député LFI. Mais en plus des bains-douches. Et que va faire la mairie du terrain, le vendre comme ça a été le cas à Wazemmes ? C’est d’autant plus dommage que ce sont les derniers bains-douches existants au nord de Paris », déplore-t-il. Une ancienne habitante du quartier se souvient : « Dans la maison de mes parents, il n’y avait pas de salle de bains. C’était soit les bainsdouches, soit la bassine dans la cuisine. Il y a encore des personnes dans cette situation », affirme-t-elle. Et pour Hugo Bernalicis, « tant que le problème de la misère ne sera pas réglé, il faudra des endroits comme celui-ci. »