20 Minutes (Lille)

Les drôles d’histoires d’un filmeur

Télévision France 3 diffuse des microficti­ons à partir de films amateurs d’archives

- Gilles Durand

Plongée dans la mémoire collective pour un bain de bonheur. France 3 Hauts-de-France va diffuser une pastille de deux minutes empreinte d’une certaine nostalgie et d’un humour bien senti. On pourra la retrouver dès dimanche à 19 h 25 à la télé et à partir de vendredi sur le site Web de la chaîne (lire l’encadré). Ces petites histoires sont réalisées et montées à partir d’archives de films amateurs tournés entre les années 1930 et les années 1970. Une idée originale qui offre 40 épisodes d’une série baptisée « La Séquence du filmeur ». Les plus anciens y verront un clin à « La Séquence du spectateur », émission de télé sur le cinéma jusque dans les années 1970.

« Trouver le ton juste »

« On s’amuse à redécouvri­r une époque. On prête au filmeur une intention imaginaire confrontée à une réalité contempora­ine, sur la place des femmes, l’environnem­ent ou la religion, par exemple », explique Olivier Sarrazin, un des deux réalisateu­rs. « La difficulté, c’était de trouver le ton juste. Comment et à quoi pense celui qui filme ? », souligne Corine Zongo-Wable, co-réalisatri­ce de la série.

Le résultat est probant. Le montage débouche sur des microficti­ons brillammen­t scénarisée­s et commentées par la voix de François Morel. Inutile de vous en décrire la teneur, chaque petit film porte sa propre émotion, souvent guidée par un humour incisif, parfois grinçant, qui donne un relief étonnant aux images. Ainsi,

dans un épisode, les chalets de plage si prisés dans le Nord deviennent « ces planches de bois qui nous attendent un jour » et une procession religieuse à Croix, près de Lille, se confond presque avec le carnaval de Dunkerque. Nostalgie d’un dernier dimanche de liberté en 1939, humour d’un récit empruntant les codes de la fausse nouvelle, voire érotisme d’un corps qui se baigne dans l’épisode du « Filmeur amoureux »… Ces deux minutes passent trop vite.

Pour l’instant, cette première série a pour unique décor les Hauts-deFrance. Nul doute que le succès risque d’être au rendez-vous et que le concept verra naître d’autres épisodes, peut-être dans d’autres régions, dès l’année prochaine

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« On s’amuse à redécouvri­r une époque » Olivier Sarrazin, co-réalisateu­r

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L’épisode du « Filmeur de fausses nouvelles » joue sur les codes du récit.

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