« Il m’a frappé alors que j’étais enceinte du deuxième »
Accueil Une femme victime de violences conjugales témoigne de son calvaire
A 30 ans, S. est hébergée depuis le début d’année par Brunehaut, un pôle de l’association Solfa. Arrivée d’Algérie, elle a accepté de raconter son parcours à 20 Minutes.
Comment a commencé votre histoire ?
J’ai rencontré mon mari en Algérie. Il est français et venait en vacances dans sa famille. Je suis tombée enceinte, mais sa famille était contre notre mariage. Notre fille est née sans père officiel. Or, en Algérie, si un enfant ne porte pas le nom de son père, il n’a aucun droit, pas même celui d’aller à l’école. J’étais amoureuse. Je voulais qu’on se marie et qu’on vive ensemble. Il est revenu en Algérie pour qu’on se marie et m’a ramenée en France avec notre enfant.
Et les problèmes ont commencé…
Je devais faire le ménage, je n’avais pas le droit de sortir. Lui rentrait très tard. Je le voyais rarement. Ça a duré plusieurs mois avant qu’il décide de me renvoyer en Algérie. J’ai refusé. Je savais que si je partais, je ne reverrais plus mon fils. J’ai été emmenée de force à l’aéroport. Heureusement, une dame m’a aidée à quitter l’aéroport avec la police. J’ai été hébergée par des amis de cette dame pendant deux mois. Avant de venir dans ce centre, sur le conseil des gens qui m’accueillaient.
Vous ne le connaissiez pas ?
Je ne connaissais rien de la France. J’étais perdue. Si j’avais su que ça existait, je serais partie plus tôt, avec mon enfant. Je ne serais pas restée une nuit avec lui. Maintenant, je suis aidée dans mes démarches au tribunal pour obtenir le divorce et la garde alternée de mon fils, mais aussi à la préfecture pour avoir des papiers.
Avez-vous subi des violences physiques ?
Il me frappait souvent. Une fois, il m’a frappée alors que j’étais enceinte du deuxième. J’ai fait une fausse couche.
Aujourd’hui, de quoi vivez-vous ?
J’ai travaillé cinq mois, mais je n’ai pas pu renouveler mon contrat. Je touche les Assedic, mais je cherche du travail. C’est difficile.