20 Minutes (Lille)

Yadam Andrés mise sur les dons pour lancer sa carrière

Le jeune finaliste de «Nouvelle Star», qui a quitté le Venezuela en crise, espère sortir son premier EP grâce à un financemen­t participat­if

- Fabien Randanne * bit.ly/2zmg8oa

Il était une fois Yadam Andrés, un Vénézuélie­n de 19 ans qui remporte un concours de chant avec un séjour en France à la clé. Le jeune homme doit rester une semaine dans l’Hexagone, mais il prolonge son séjour pour cause de «Nouvelle Star». Il se présente au casting du télécroche­t de M6. Bingo. Aux auditions, son interpréta­tion du « Crier tout bas » bouleverse Coeur de Pirate, dans le jury. Le Sud-Américain passe avec succès toutes les étapes de l’émission, s’imposant par la force de l’émotion… sauf en finale. Yadam doit se contenter de la deuxième place. C’était le 20 décembre.

Onze mois plus tard, c’est un Yadam décidé à écrire lui-même sa happy end que 20 Minutes rencontre à Paris. Le jeune homme raconte les mauvaises surprises qu’il a connues entretemps, celles qui forgent le caractère et mettent la ténacité à l’épreuve. « Après “Nouvelle Star”, beaucoup de maisons de disques voulaient travailler avec moi. On m’a promis plein de choses et on m’a laissé en plan, confie-t-il. Ça m’a fait beaucoup de mal. Ma situation était déjà fragile.»

Il garde des enfants

Sa situation, c’est alors celle d’un garçon à peine sorti de l’adolescenc­e qui a quitté son pays en pleine crise économique, politique et sociale, et qui espère un avenir meilleur en France. En août, il a obtenu un visa d’artiste pour quatre ans, renouvelab­le. Pour gagner sa vie, Yadam garde des enfants. « Les familles savent que j’ai fait “Nouvelle Star”, ça m’a aidé à trouver du boulot», note le jeune homme dont l’objectif reste de vivre de son art. Celui qui, il y a encore un an et demi, était « juste un mec qui chantait dans sa chambre au Venezuela », a fait d’heureuses rencontres, comme celle de son manager, Jean-Michel Journet, et d’artistes qui lui ont appris à écrire et à composer. Son projet, c’est un premier EP qu’il entend autoprodui­re. Pour cela, il a lancé début novembre une campagne de financemen­t participat­if*, appelant à la générosité des internaute­s. Mercredi, il avait déjà reçu plus de 5000 €, soit la moitié de son objectif final. «Une partie sera reversée à une associatio­n qui donne des jouets aux enfants et de la nourriture aux familles, au Venezuela», signale Yadam. Mercredi soir, il devait faire sa première vraie scène parisienne, au Café de la Danse pour chanter les morceaux appelés à figurer sur son EP. « Chaque chanson évoque un sentiment que j’ai pu ressentir : de la colère, de la tristesse, de la nostalgie et aussi de l’espoir. » Selon ce que racontent les morceaux, les paroles sont en anglais, en espagnol ou en français. La langue de Molière, justement, Yadam l’a apprise en autodidact­e, en écoutant des chansons. Il la parle désormais couramment. Il y a peu, il a commencé à rêver en français.

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L’auteur-compositeu­r-interprète chante en anglais, espagnol ou français.

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