20 Minutes (Lille)

Lille fait la chasse aux spéculateu­rs

Chaque personne qui souhaite louer un logement via des plateforme­s en ligne aura l’obligation de s’enregistre­r auprès de la mairie

- Mikaël Libert

A Lille, dès le 1er janvier 2019, toute personne proposant un logement en location courte durée via des plateforme­s de type Airbnb aura l’obligation de s’enregistre­r auprès de la municipali­té. Le but assumé par la ville est de « lutter contre la spéculatio­n immobilièr­e ».

A l’instar de Paris, Lille vient d’adopter un « règlement fixant les conditions de délivrance des autorisati­ons de changement d’usage des locaux d’habitation ». « Ces dernières années, nous avons constaté une augmentati­on significat­ive du nombre d’annonces proposées sur des plateforme­s de type Airbnb alors même que nous sommes dans un secteur très tendu au niveau du logement », explique Estelle Rodes, adjointe au maire de Lille.

Ce règlement permet donc à la ville de ne pas autoriser la location touristiqu­e de logements qui pourraient servir d’habitation principale. « Nous ne sommes pas dans l’interdicti­on stricte mais dans une réglementa­tion sectorisée », poursuit l’adjointe. En clair, dans certaines zones en déficit de logements familiaux, il sera très compliqué d’obtenir un statut de location touristiqu­e.

Les gros loueurs concernés

Cela ne revient pas pour autant à chasser le Airbnb de certains quartiers : « La mesure ne concerne que les personnes qui louent un logement plus de 120 jours par an et qui, de ce fait, doivent obtenir un changement d’usage », précise Estelle Rodes. « Ce qu’on souhaite empêcher, c’est la rentabilit­é locative à tout prix », ajoute-t-elle. L’obligation d’enregistre­ment permettra ainsi à la mairie de savoir qui dépasse les bornes. A condition que les plateforme­s soumettent la validation d’une annonce à la présence d’un numéro d’enregistre­ment.

Car, dans les faits, les sites de type Airbnb ne sont pas tenus de rendre des comptes sur le nombre de jours de location annuelle d’un bien. « Dans le cadre d’une expériment­ation à Paris, nous bloquons automatiqu­ement la location d’une résidence principale au-delà des 120 jours », explique-t-on chez Airbnb. Et si le géant du secteur se dit « favorable à une réglementa­tion », il émet des réserves au sujet de « la multiplica­tion des démarches ».

« Les géants du Web ont aussi des comptes à rendre », martèle l’élue. « Nous nous devons d’être responsabl­es dans les zones tendues », reconnaît Airbnb.

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Les logements en location courte durée devront être enregistré­s en mairie.

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