Une lueur d’espoir?
La Conférence sur le climat, qui s’est ouverte en Pologne, doit notamment être l’occasion de présenter des solutions contre le réchauffement de la planète. Dans les Hauts-de-France, les syndicats agricoles réfléchissent à une meilleure gestion de l’eau.
Plantera-t-on de la vigne ou du soja ? Le réchauffement climatique va-t-il modifier les habitudes agricoles dans les Hauts-de-France ? A l’heure où les pays du monde se réunissent en Pologne pour la COP 24, 20 Minutes a demandé leur avis aux trois principales organisations syndicales du secteur. La Confédération paysanne (CP) assure que le sujet est préoccupant, mais qu’il existe des solutions. « Ce ne sont pas 2 °C qui vont modifier profondément la culture, note Pierre Damageux, adhérent syndical. En bio, on utilise déjà des variétés plus résistantes. Quelque part, on a pris de l’avance. On a vu l’incidence de la récente sécheresse dans l’Avesnois, cela remet en cause le mode de production. » Selon lui, la gestion de l’eau sera au coeur des futures pratiques. « Il va falloir mettre en place des systèmes d’irrigation très performants plutôt que des canons en aspersion qui la gaspillent », prévient-il.
Protéger de l’urbanisation
Cette problématique de l’eau revient aussi à la Coordination rurale (CR) et à la Fédération régionale des exploitants agricoles (FRSEA), mais avec d’autres idées. « La sécheresse provoque des baisses de rendement qui nuisent à la fixation du CO2. Car augmenter les rendements, c’est une manière de fixer le carbone responsable du réchauffement climatique », assure Bruno Haas, élu (FRSEA) à la chambre régionale d’Agriculture. Lui prône plutôt la récupération des eaux de pluie : « Il faudrait la stocker et/ou la faire s’infiltrer vers les nappes phréatiques plutôt que la laisser partir dans les rivières ». Carlos Descamps, président du CR 59, pointe aussi l’eau comme un enjeu majeur. « Pour l’instant, on a la chance d’avoir des terres humides et des réserves d’eau. D’où la nécessité de protéger les nappes phréatiques de l’urbanisation », précise-t-il. Néanmoins, pour ce dernier, la sécheresse a aussi été bénéfique : « On a fait une moisson exceptionnelle et je n’ai jamais pu faire une aussi bonne récolte de maïs ». Mais il reconnaît que si ça dure, « il faudra s’adapter ». « On travaille avec la nature, on sait le faire, mais il faut revenir sur certaines pratiques. »