20 Minutes (Lille)

Une bière (intimement) féminine

Insolite Une start-up lilloise commercial­ise un breuvage au procédé de fabricatio­n pour le moins inédit

- Mikaël Libert

Hébergée à Euratechno­logies, à Lille, la start-up Praline & Priape commercial­ise sur son site Web toutes sortes d’objets coquins. Pour les fêtes de fin d’année, Maxime et Elodie, les deux fondateurs, ont dégoté un nouveau produit importé de Pologne : une bière « vaginale ».

«Cette bière n’a pas le goût que l’on imagine.»

Elodie, cofondatri­ce de Praline et Priape

« Cette bière n’a pas le goût que l’on imagine », assure d’emblée Elodie, anticipant l’inévitable question. Pour autant, il y a effectivem­ent une part très concrète de féminité dans ce produit, importé de Pologne, que ses créateurs ont appelé « The Order of Yoni ». « Si l’on traduit, cela signifie “L’ordre de la vulve”, Yoni étant le mot utilisé dans l’hindouisme pour désigner l’organe génital féminin », explique la jeune femme.

Les créateurs de cette bière ont mis deux ans pour peaufiner leur procédé de fabricatio­n, trouver un laboratoir­e et une brasserie avant de sortir les premières bouteilles. En début de chaîne, il y a Monika et Paulina, deux mannequins réputés en Pologne. « Le prérequis était qu’elles ne soient pas liées au domaine du sexe. Elles ont été rémunérées pour que l’on effectue un prélèvemen­t vaginal à chacune d’elles », précise Elodie. Les échantillo­ns ont ensuite été envoyés dans un laboratoir­e. «Les bactéries ont été isolées, nettoyées, identifiée­s et ensuite multipliée­s », poursuitel­le. C’est grâce à ces bactéries que le procédé de fermentati­on est mis en place dans la brasserie.

Au bout du compte, on obtient deux

produits : « Une blonde et une brune de type triple à 8 % vol. au goût épicé. Dans la Monika, il y a une touche de champagne. Dans la Paulina, une touche de Muscat », détaille Elodie. Le pack de deux bouteilles de 50 cl est vendu 15,90 €. Et ça marche, Praline et priape écoule 3 000 bouteilles par semaine.

Et la dignité de la femme dans tout ça ? « Je suis une femme et ça ne me choque pas, proteste Elodie. Les concepteur­s de la bière, eux, mettent l’accent sur le côté sexy. Ce n’est pas notre cas. Nous voulons mettre en avant le procédé de fabricatio­n, qui est unique », assure-t-elle. L’autre argument, c’est la sortie prochaine d’une série réalisée grâce à des prélèvemen­ts effectués sur des hommes.

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Monika, l’une des deux mannequins ayant fourni un prélèvemen­t vaginal.

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