Des gestes de paie
Augmentation du Smic, heures supplémentaires défiscalisées, annulation partielle de la hausse de la CSG pour les retraités... Le président de la République a cédé, lundi, sur de nombreux points face aux revendications des « gilets jaunes ».
« Mon seul souci, c’est vous. Mon seul combat, c’est pour vous. Notre seule bataille, c’est pour la France.» Deux jours après la quatrième mobilisation nationale des « gilets jaunes », Emmanuel Macron s’est adressé aux Français pour tenter de sortir de la crise. D’une voix grave, le chef de l’Etat a condamné les heurts qui ont accompagné les dernières manifestations, puis indiqué comprendre «la colère profonde » des gens mobilisés.
Smic, heures sup, CSG...
Très attendu sur le pouvoir d’achat, le président a dégainé plusieurs mesures pour répondre à « l’état d’urgence économique et sociale ». Hausse du Smic de 100 € par mois dès 2019, heures supplémentaires défiscalisées, primes de fin d’année sans impôt ni charges (lire ci-contre) et la suppression dès janvier de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant « moins de 2 000 € par mois ». « Le souci d’Emmanuel Macron était de déminer la dimension violente de la crise, relève Luc Rouban, directeur de recherches au CNRS. Sur le fond, il a écarté tout scénario radical de type “dissolution de l’Assemblée nationale”, qui était suicidaire pour LREM. Ce n’est pas non plus un véritable tournant social, avec de nouveaux accords de Grenelle, comme en 1968. On a plus le sentiment d’une bifurcation vers la partie gauche du macronisme, mais le problème du financement et des déficits va vite se poser.» Le chef de l’Etat a, en revanche, écarté tout retour de l’ISF, et est resté évasif sur les revendications institutionnelles de certains « gilets jaunes », comme la suppression du Sénat. Reste à savoir si ces annonces suffiront à éviter un « acte » de la contestation, prévu samedi.