Du délinquant au terroriste
Au surlendemain de l’attentat, les enquêteurs s’attachaient toujours à savoir, entre autres, pourquoi Cherif Chekatt, délinquant multirécidiviste, s’est mué en terroriste.
Lors de son dernier passage en détention, de 2013 à 2015, l’administration pénitentiaire avait repéré ce prisonnier radicalisé qui faisait preuve de prosélytisme. A sa sortie, le Strasbourgeois a été suivi grâce à une fiche S. Mais il était toutefois considéré comme faisant partie du « bas du spectre ». Dans l’impossibilité de le coincer sur le terrain du terrorisme, les autorités avaient changé de stratégie. Selon nos informations, dans le cadre du groupe d’évaluation départemental (GED) de la radicalisation du Bas-Rhin, tous les éléments avaient été partagés afin de faire aboutir une procédure judiciaire en droit commun qui le visait. Mardi matin, les gendarmes avaient cherché à l’interpeller. En vain. Le soir, Cherif Chekatt passait à l’acte. Ce que les autorités ont du mal à comprendre. L’arme utilisée est assez ancienne. Ce qui fait dire aux enquêteurs qu’il ne disposait pas forcément des réseaux lui permettant de se procurer une arme plus sophistiquée, comme une Kalachnikov. D’autre part, aucun lien avec des individus présents en Irak ou en Syrie n’a été mis au jour. Sa « neutralisation » jeudi leur apportera peut-être des réponses.