« Aujourd’hui, la France manque à ses objectifs »
« L’affaire du siècle », assurent-elles. Ce mardi matin, les antennes françaises d’Oxfam, de Greenpeace, de la Fondation pour la nature et l’homme et de Notre affaire à tous lancent l’acte « un » d’une action en justice contre l’Etat français. Directrice d’Oxfam France et ex-ministre du logement, Cécile Duflot détaille cette action et l’issue espérée.
A quels objectifs comptez-vous confronter l’Etat ?
Aux engagements pris dans le cadre de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte [promulguée en août 2015]. Dans ce cadre, la France s’est fixé l’objectif de diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 par rapport à 1990, de diviser par deux sa consommation d’énergie en 2050 par rapport à 2012 et de baisser de 30 % son recours aux énergies fossiles d’ici à 2030. Aujourd’hui, la France manque à ses objectifs.
Est-ce que les objectifs pris engagent véritablement la France à agir ?
Justement, le but de notre recours en justice est d’ouvrir un débat juridique. Il faut déjà être fixé, une fois pour toutes, sur la force contraignante d’un engagement pris par le passé et nous interroger sur ce que veut dire ne pas tenir ces obligations quand celles-ci sont nécessaires pour la survie de l’humanité. Peut-être que le droit répondra que ces engagements pris ne sont pas contraignants.
Mais est-ce si facile de mettre ses engagements à l’oeuvre ?
Il est possible d’agir. J’ai décidé de quitter le gouvernement [en avril 2014] justement parce que j’étais en désaccord avec les choix faits. Mais je n’ai jamais constaté l’impuissance de l’action publique. Les objectifs fixés dans la loi de 2015 sur la transition énergétique sont tenables à partir du moment où il y a une volonté politique.