La vie sans le grand Nikola
Handball Blessé au pied, Nikola Karabatic ne disputera pas les Mondiaux, qui commencent jeudi. Les Bleus vont devoir se réorganiser
L’équipe de France de hand peut avoir gagné plus de titres que tous les autres pays réunis ces dix dernières années, elle a un peu l’impression de partir dans l’inconnu à la veille des Mondiaux. Le sélectionneur Didier Dinart a dévoilé lundi la liste des 17 joueurs retenus pour la compétition, qui commence jeudi, et, comme on s’y attendait, Nikola Karabatic n’en fait pas partie.
Opérée du pied mi-octobre, la star des Bleus n’est pas opérationnelle. Une grande première. Présent en équipe de France depuis seize ans, il n’avait jamais loupé un tournoi majeur. Le vide va être immense. «Bien sûr que ça change tout, ne cache pas Luc Abalo. Il est toujours bon, toujours important. Sans lui, ça peut nous faire mal.» Habituellement, Nikola Karabatic mène le jeu en attaque, prend les ballons chauds, se fait rentrer dans le lard volontairement par des golgoths pour libérer des espaces et défend comme une brute. « Par son engagement au quotidien, son professionnalisme, il entraîne tout le monde, explique le coach-adjoint Guillaume Gille. C’est un moteur dans beaucoup de domaines, un leader de jeu, de travail… C’est un étalon, un repère.» Sans le joueur du PSG, les Bleus ont pu faire des tests lors des matchs préparatoires. «On adapte notre jeu aux caractéristiques des joueurs qui sont là et qui vont porter le jeu de l’équipe de France en son absence, détaille Gille. Ça va demander des efforts supplémentaires, à certains de s’ouvrir davantage, d’aller prendre plus de responsabilités. » Ces joueurs, ce sont notamment Nicolas Claire, Kentin Mahé et Dika Mem, qui vont se partager le rôle de demi-centre. « Personne ne va être capable de faire comme Niko, c’est impossible, explique Mahé. On se prépare en répétant ce que tout le monde sait faire de mieux, c’est tout. Ça va être nouveau, il va falloir qu’on arrive à répartir les temps de jeu et tirer l’équipe le plus haut possible. Je le sens bien, on a réussi à avoir une rotation cohérente en préparation.» Techniquement, il reste tout de même une infime chance pour que les Bleus voient débarquer leur joueurphare pendant la compétition. Didier Dinart l’a intégré dans une liste élargie de 28 noms, dans laquelle il pourra piocher pour remplacer un joueur. «S’il s’avérait qu’il est opérationnel, ce serait vraiment dommage de se passer de lui, justifie le sélectionneur. Il faudrait que le directeur sportif de son club lui donne le feu vert et que Nikola soit déterminé à venir aider. » Mais il faudrait surtout que la France soit très mal embarquée pour songer à cette éventualité.
« Personne ne va être capable de faire comme lui, c’est impossible. »
Kentin Mahé