20 Minutes (Lille)

Paris doit afficher de la patience pour devenir un grand

Football Pour Paris, les interrogat­ions se multiplien­t avant un déplacemen­t capital à Old Trafford

- Nicolas Camus

Vu de notre fenêtre, l’état dans lequel se trouve le PSG à la veille du très attendu 8e de finale aller de la Ligue des champions face à Manchester United est à peine croyable. Une sorte de chefd’oeuvre à l’envers. Neymar et Cavani sont blessés, Rabiot à la cave, le mercato a été une longue souffrance à peine soulagée le 29 janvier par l’achat d’un milieu de terrain ne correspond­ant pas au profil prioritair­e, le tout relevé par un conflit larvé entre Antero Henrique et Thomas Tuchel, numéros trois et quatre du club. « Chaque année, la première partie de saison se passe bien, et puis c’est plus difficile à partir de la reprise, alors que ça coïncide avec les grands rendez-vous. On doit manquer de maturité, encore, estime Anwar, membre du Collectif Ultras Paris (CUP). Au fond, on ne doit pas encore être prêt à aller plus loin dans l’aventure européenne. C’est frustrant parce que ça fait un moment que ça dure. »

Un grand club se doit de dégager une impression de puissance, que rien ne peut ébranler. Marcos Lopez, journalist­e pour El Periodico de Catalunya, a vu grandir le Barça. Il en a retenu une leçon principale : « Le plus important, c’est la stabilité de l’institutio­n et la confiance des dirigeants dans le projet qui est porté par l’entraîneur, explique-t-il. Ancelotti, Blanc, Emery, Tuchel, ça fait beaucoup de noms en peu de temps. Tuchel est un entraîneur de grand talent, il doit être rassuré sur son sort même si le PSG est éliminé par Manchester ou ne dépasse pas les quarts. »

« Patience »

Il faut aussi remettre les choses dans leur contexte. Le PSG n’a pas encore fêté ses 50 ans, quand les plus grands clubs espagnols, anglais, italiens et allemands sont largement centenaire­s. « C’est un processus qui prend du temps, reprend notre confrère espagnol. Le Barça a attendu 1992 pour gagner sa première Ligue des champions, alors que c’était un club qui avait déjà construit son histoire, à la différence du PSG. Et pourtant, il gagnait des championna­ts, des coupes nationales, avec aussi des grands joueurs. Maradona et Schuster y jouaient ensemble à l’époque, comme Neymar et Mbappé aujourd’hui. Pourtant, cette équipe n’a laissé aucune trace en Europe, elle trouvait toujours des excuses dans la défaite. Un peu comme le PSG aujourd’hui. Il a fallu de la patience avant d’en faire un club qui marque une époque. »

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Nasser al-Khelaïfi (à gauche) doit donner de la stabilité à Thomas Tuchel.

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