Des scientifiques au plus près des rorquals et du péril plastique
Dans une vidéo, le WWF explique comment ses experts étudient les effets de la pollution en Méditerranée sur les cétacés
Au départ, Denis Ody n’était pas convaincu. « J’ai été surpris par la qualité des images et, surtout, par le fait que ce soit vraiment immersif », se réjouit le responsable du programme cétacés WWF. Avec une caméra à 360 degrés, l’ONG internationale a réalisé une vidéo sur l’étude des rorquals en Méditerranée et les dangers auxquels est exposée cette espèce.
Dans cette vidéo de cinq minutes, tournée cet été en plein coeur du sanctuaire Pelagos, Denis Ody pose une balise sur le dos d’un rorqual. Sur l’un d’eux, l’océanologue y effectue un spectaculaire prélèvement, avec une arbalète. «L’idée du format 360, c’est d’être au coeur des équipes quand elles travaillent, précise Jacques-Olivier Barthes, directeur de la communication du WWF. On casse la distance que peut créer une image classique. On travaille sur les émotions, pour que la personne se sente actrice de notre programme de conservation.»
Le spectateur sera ému, effectivement, de découvrir que les rorquals sont contaminés par des plastiques. « Avec l’arbalète, on fait une toute petite piqûre et on prélève de la peau et du gras, détaille Denis Ody. La peau permet de déterminer le sexe. Avec le gras, on regarde si les femelles sont gestantes et on travaille sur les contaminations par les plastiques.» Les premiers résultats du programme de WWF sont très inquiétants. «Les animaux sont contaminés par les plastiques, en particulier par des produits chimiques utilisés comme plastifiants, décrit l’océanologue. La pollution, ce ne sont pas seulement des bouts de plastique qui traînent en mer. Ce sont aussi des cocktails chimiques qui se dissolvent, intègrent la chaîne alimentaire et contaminent l’ensemble du vivant. » Ces phtalates perturbent la reproduction des cétacés et affaiblissent leur système immunitaire. « Ce n’est pas non plus du cyanure, ça ne les tue pas instantanément », assure Denis Ody. Mais pour ces cétacés, le danger principal vient des ferrys.
Les animaux sont contaminés par des produits chimiques.